samedi 27 novembre 2010

Jour

Hier, était un autre jour, mais au petit matin, il est encore là, comme un faux-jour. Il faudra qu'un jour ou l'autre, hier prenne un jour férié et me laisse le temps d'un jour, vivre ma folie. Sous ce jour nouveau, marqué d'une pierre blanche, j'embrasserai un demain chantant de poèmes pour les badauds du métro débarrassé de cette timidité qui est là depuis le premier jour. Pour l'instant, chaque jour suffit sa peine, ma plume dessine un plat du jour moins épicé, un article scientifique sur l'écran de mon ordinateur jetant un jour tamisé dans la pièce. Nuit et jour, je travaille dessus et j'ai espoir que ses jours soient comptés car j'ai percé à jour comment passer d'un polymorphisme dynamique à un polymorphisme statique. Je sais. Cette question est la nuit, pour vous les gens qui n'êtes pas à jour sur ce micro domaine scientifique.
Quoiqu'il en soit, il y a une dualité de mon être rêvant de deux choses qui sont le jour et la nuit : partager des vers avec autrui en plein jour et écrire un article scientifique avec uniquement le jour de mon esprit. Quand ces deux là se mettront à jour, les jours se suivront et ne se ressembleront plus.

lundi 8 novembre 2010

Novembre

Du ciel, il ne pleut plus de rayons lumineux
Seulement les dernières feuilles mortes qui s'écrasent sur le sol
Et les gouttes en rang serrées que m'empêchent de lever les yeux

Paris est devenu la ville des daltoniens
Dans cet hold-up du bouquet de couleurs par les frères
Qui terrifient le soleil un peu plus chaque jour

La noire musique de la saison vibre
Avec son accord mineur sur ma peau froide grelotante
Qui se renferme du monde sous une couche de vêtements

Dans cette mélancolie, je suis tenté
de m'enfermer seul au fond du trou loin de la vie
mais ma plume glisse tel un oiseau migrateur

dimanche 31 octobre 2010

Feuille morte

Rien de plus, rien de moins
qu'une feuille volant dans l'air
bien loin encore de l'épais tapis
des feuilles mortes innombrables

Parfois, une soudaine brise
l'emporte dans un tourbillon
au dessus des maisons
au dessus du monde

Puis, un trou d'air
fige ses soubresauts
dans une lente descente
perdue dans la grisaille

Tôt ou tard, il y aura
toujours ce dernier instant
où en se posant elle se perdra
sur ses mortes semblables

Mais, peut-être qu'un enfant
donnera un coup de pied
l'arrachant dans un second vol

mercredi 8 septembre 2010

Message interne du pole emploi

Le plus grand recruteur Français a référencé le matricule 20100 depuis le 4 Aout. Durant cette période, nous émettons des doutes sur sa recherche d'emploi. Il a:
-pris du poids, trop de temps à picoler des binches sur les terrasses des café,
-acheté plein de livres scientifiques, trop de temps à lire des symboles incompréhensibles,
-loué un appartement avec balcon, trop de temps à s'occuper de ses plantations diverses et variées,
-écrit sur un petit calepin, trop de temps à vouloir s'envoler dans un rêve.
Tout ce temps gaspillé à autre chose qu'à rechercher du boulot! On a des consignes de notre président Sarkozy, il faut sévir. Nous préconisons le lavage de cerveau; la brebis égarée doit rejoindre le troupeau. La solution est simple: lui offrir une télé pour qu'il s'abrutise avec des émissions de TF1 et des pubs. Il faut que le monde de consommation distille l'envie d'acheter plus toujours plus. Vu les prestations de misère qu'il reçoit, la frustration de ne rien pouvoir acheter sera une démangeaison impossible à se gratter comme une verrue purulente au milieu du dos. Il vendra sa liberté pour être esclave d'un chef lui donnant des taches inutiles et répétitives à longueur de journée et un salaire à la fin du mois.
Nous suggérons l'application immédiate de cette sentence car la période d'incubation du poison est lente mais une fois qu'il s'est répandu, son action est durable.

mercredi 30 juin 2010

Les sourires morts d'automne

A la sortie de la station de métro, les marcheurs écrasent les feuilles mortes des jeux de l'enfance pendant que les dernières pleurent du marronnier. Le soleil s'est couché depuis bien des lunes sur leurs habits noirs. Dans ce vide de vie, seule une triste pâleur se reflète sur les regards d'argents. Le sourire a déserté cette ville. Le chant de badauds ne court plus dans les rues parisiennes. Les regards ont glissés vers un coin en emportant les expressions. Les bonjour bonsoir ont prit la fuite face à un inconnu. Je dessinerai sur le trottoir bitumeux avec une craie le contour de feuilles. Au centre de chaque une, je marquerai ce simple mot: sourire; dans l'espoir que sa sémantique remplisse leur quotidien.

lundi 14 juin 2010

Non, il n'y a rien d'autres a dire:
Que l'horizon du futur est en face de moi
Que les ombres du passé sont derrière moi
Que la terre nourricière est sous moi
Que le ciel spirituel est au-dessus de moi
Et qu'au centre, il y a moi.

dimanche 13 juin 2010

samedi 12 juin 2010

Le temps souffle la poussière dans mes yeux. Aveugle sur cette terre, mes yeux sont grands ouverts dans les rêves où mon frêle esquif, dans une tempête de vie, galope à côté de chevaux blancs vers la sémaphore des marins perdus. J'attends impatiemment d'entrer dans ce pays quand les feux de Saint-Elme ne touchent pas l'extrémité de la journée où l'impression de réminiscence a flotté dans l'ombre des couleurs. Peut-être, il y aura une île au trésor à trouver dans le ciel pleureur d'aventures. Peut-être, il y aura un feu de sentiments brûlant la peau de souffrances et de plaisirs. Que sais-je? Oh oui, emportez-moi les rêves!

mercredi 9 juin 2010

Atmosphère

Il y a un chanteur folk sur les quais de la bay de Sydney. Sa douce mélodie nostalgique me souffle un paysage coupé en deux par une ligne d'horizon s'étalant à l'infini; en bas, il y a une plaine sans végétation dont la terre, couleur rouille, est parsemée de petits rochers, en haut, il y le ciel brumeux rempli d'un pale bleu diffusant. Dans ce décor, les ondes acoustiques de la guitare parcourent ce vide géométrique et me transmettent une sensation de calme ressemblant aux rêves d'un tard matin, à demi-réveillé, après une longue nuit de repos.

mercredi 2 juin 2010

Petit jeu

Merde alors
Mère de Laure
Mer en or
Merci encore

mercredi 26 mai 2010

Spinodale decomposition

2D evolution:




One state in 3D:

samedi 22 mai 2010

Un accident matinal à la puissance 2 mots

Aille!

Boum, ouille!

Arrêtes-toi, oh non!

Marchant le nez au vent quand soudain le drame!

Le feu du piéton est vert, je traverse et une voiture me percute de plein fouet!

Juste après une nuit au sommeil entre-coupés, encore dans le monde des rêves, mon esprit vagabonde sur le chemin du travail quand, soudain, un pare-choc m'envoie dans le ciel entre les deux mondes.

Depuis presque un an, comme chaque matin, un choix de locomotion m'est offert pour le trajet: le vélo, le plus rapide, à peine dix minutes, les jambes, qui est une douce transition entre mon lit et le bureau; avec le temps on apprécie ces petits riens, donc mes doux pas de chaussons glissent sur la chaussée jusqu'à un imprévu m'emporte dans le rien.

Le sommeil léger, quand j'étais petit je fermais les yeux tôt le soir et je les ouvrais tôt le matin au son de la chanson « debout les gars réveillez , on va au bout de monde »; depuis l'age adulte, les choix et les tracas font que mon sommeil est rythmé par des arrêts aux stands, des petits pipis nocturnes, et une mécanique du corps plus tout jeune avec l'endoloris matinal du corps allant de mal en pis et mettant de plus en plus de temps à se dissiper, m'accompagnent lors de mon trajet à pied jusqu'au travail et soudainement disparaisse pour la première fois comme par enchantement lorsque mon corps démembré par la collision avec la voiture voltige en l'air dans un ballet final.

jeudi 20 mai 2010

Onde-Corpuscule

Yeux ouverts
Les rêves de vies
avec un passé diffèrent
et un futur extraordinaire
galopent toujours.

Yeux valises
Le temps délocalisé
partout ailleurs
où je ne suis pas
ondule dans l'espace.

Yeux humides
La particule du réel
sur le chemin le matin
encore dans un autre monde
tient la main au petit prince.

Yeux ridés
Les plis de la vie
quantifiant l'age
pas encore serrés
volent mon insouciance.

samedi 8 mai 2010

Mon meilleur ami

Toujours là, nous parlions avant en silence mais, aujourd'hui, dans ce monde étranger, nous ne cachons plus notre amitié fusionnelle et osons discuter ensemble, à haute voix, lors nos déplacements quand le soir est posé sur les trottoirs. Surpris par ce dialogue, les passants nous évitent en nous jetant un regard de biais. Nous nous disons tout, dont les choses inavouables dites à personne d'autre pour ne pas paraitre pour un monstre, les sujets sérieux, sur la politique, la sociologique, la science, où les vives critiques permettent une construction progressive du débat. Quand nous avons un soucis, nos oreilles sont toujours disponibles à l'écoute. Nous avions rêver d'avoir un frère jumeau mais, depuis notre véritable rencontre, nous avons trouvé bien plus. Quoiqu'il se passe, nous serons toujours ensemble jusqu'au notre lit de mort. A toi, à moi, mon âme double.

dimanche 2 mai 2010

Impression de sons

Le son d'une assiette cassée sur le carrelage résonne dans la maison au silence brisée.

Le son du vent fort à travers le feuillage du peuplier hulule dans la prairie qui cavalcade.

Le son de son souffle rauque dans mes oreilles vibre dans un plaisir partagé.

Le son de la musique de Mano Solo "Il m'arrive encore" dresse une vague sur mes poils.

Le son aigu du froissement de deux cailloux agresse mes tympans en douleur.

Le son répétitif du vieux moteur de la Volvo dorlote mon sommeil de doux rêves.

Le son de la sonnerie de la fin d'école libère mon énergie contenue durant de longues heures.

Le son de sa respiration nocturne pousse ma main sur son corps.

mardi 27 avril 2010

Sur un banc: scene 1-2

Scène 1
Un jeune homme, classe-cool, marche à vive allure au milieu d'une place d'une ville médiévale. Soudain, il s'immobilise et plante son nez sur son IPhone. Ses doigts voltigent sur l'écran tactile pendant un temps puis la danse s'arrête. Les sourcils froncés, sa tête regarde dans toutes les directions à la recherche d'une mystérieuse information. Comme un bon Français, il jure poliment:
-Merde, ou est ce putain de Pub?
Il tourne en rond puis se dirige directement vers un homme débraillé à la coiffure d'un porc épics. Sans préambule, il lui pose cette question:
-Sais-tu ou est le Pub, le 100 mètre bière?
L'homme assis regarde intensément a l'infini. Âpres un temps, il soulève l'index et ses yeux s'éclairent d'une vive lumière. Puis, frénétiquement, il gribouille des symboles incompréhensibles sur son cahier tandis que l'homme pose sur lui un regarde médusé. A la fin de la page, il s'exclame:
-Oui, c'était ça!
Il lève les yeux et s'aperçoit de l'homme juste à cote de lui qui le regarde. Étonné, il lui demande:
-Pardon, qui êtes-vous?
L'homme pressé répond avec un sourire:
-Moi, juste un passant! Sauriez-vous ou est le Pub, le 100 mètre bière, monsieur l'hurluberlu?
L'homme assis ferme les paupières quelques secondes puis dit:
-Prenez la rue ou le roi des rois décapités jette ses dernières lances. Le temps de confesser vos péchés, vous allez arriver à la fourche du jugement dernier. Comme vous savez que dans l'enfer, l'alcool coule a flot apportant son chahut et son agitation, vous prendrez la bonne direction qui est la rue ou est votre pub.
Interloqué et ne comprenant pas un mot, l'homme pressé dit:
-Eh mec, il faut arrêter d'écouter les énigmes du père Fouras de ford Boyard en ayant fumer trop de moquette. Branche le décodeur et redis moi tout depuis le début.
L'homme assis se lève et dit en s'en allant:
-Tu es maître de ta question, et l'hurluberlu est maître de sa réponse. Hâtes-toi car la guillotine à bientôt finit l'exécution du roi Soleil!

Scène 2
Perçant la nuit, entre les feuilles des platanes, les ampoules des lampadaires la place éclairent d'une couleur jaune moutarde tachetée. Dans l'ombre d'un tronc, l'hurluberlu est toujours là assis sur son banc. Son regard, pointé vers la maison en vis-à-vis, alterne successivement les mimiques de l'étonnement, de la curiosité et de l'appréciation. Lors de cette dernière, ses mains imitent le langage des signes. Le jeune homme à la recherche du Pub revient de la rue du soleil couchant. Sa marche ne fuse plus comme un esquif parisien stressé mais gîte doucement de droite à gauche. A la vue de la gesticulation des mains dans le vide de l'homme du banc, son rire résonne dans le silence de la place. L'homme assis se retourne juste le temps de l'envol d'un pigeon. Il soulève la main face vers l'avant en direction de la maison puis il exécute un geste de la tête de bas en haut et s'immobilise d'un air sérieux. Intrigué, le jeune homme s'avance à sa rencontre et s'assit à cote de lui. Il regarde à son tour la maison d'en face dont toutes les fenêtres dorment, hormis une dont la lumière s'immisce entre les rideaux. Une ombre humaine passe a travers avant que la lumière de l'appartement s'éteigne. L'homme du banc dit:
-C'est fini!
Curieux, Le jeune homme demande:
-Qu'est ce qui est fini?
L'homme du banc lance avec un petit sourire au coin des lèvres:
-L'inconnu restera dans l'inconnu.
Le classe-cool réfléchit en sortant une cigarette comique qu'il allume. Âpres quelques bouffées de fumée, il s'exclame d'une voix jovial:
-Bonjour, moi, c'est Hugo. Ravi de vous connaître. Comment t'appelles-tu?
Âpres un léger rire, l'homme du banc révèle un énigmatique poème:
La lune ne dévoile sa beauté qu'à la nuit
dont l'amour en secret se consomme sans un bruit
Le poète contemple le reflet de sa robe
lui inspirant des vers qu'il chante jusqu'à l'aube.

Quelques secondes s'écoulent. Puis, l'homme du banc reformule son énigme:
La lune se love de chaudes lingeries
qu'aime avec passion la nuit son mari.
La belle préfère au reflet du miroir
l'aperçu du poète au regard d'ivoire.
Le jeune homme fixe la fenêtre pendant que son esprit défile les nœuds des vers. Soudain, la poussière des yeux s'envole et il s'exclame:
-J'ai compris! De deux choses, l'une, l'autre le soleil. Vous jouez avec la femme habitant en face. Le jeu est qu'elle vous laisse contempler par l'embrasure de la fenêtre sa lingerie fine dont vous lui communiquez en retour vos appréciations. C'est son mari qui doit être content!
L'homme du banc s'exprime avec une voix de sage dont les intonations sont volontairement forcées:
-C'est bien jeune Padawan. La force, tu commences; à sentir. Beaucoup encore il te reste à apprendre. T'aider, je puis. Écoutes: "Pétard qui s'éteint, change de main!"
Ils rigolent tous les deux et le calumet de la paix se partage.

vendredi 23 avril 2010

Dyslexie

Poison d'Avril.
Arête ton char avec ta dyslexie.
Je n'ai pas d'arrêtes dans mon beefsteak.
Bison était mon mot pour blouson.
Écrire le b de blouson n'est pas pateau.
?ehcuag a etiord ed sap tiarueugov en uaetab el iouqruoP

English translation

I am fucking fed up of this fucking English!
My fucking words are stuck into my fucking brain!
What is this fucking interaction with these fucking Aussies!
No fucking opportunity, to show you who I am!

Je chie donc j'essuie sur ma langue anglaise.
Mes mots à brûle-pourpoint sont glacés en plein vol.
Je dis aux kongourouliens: Dans les arbres, les oiseaux chantent, Piou-Piou.
Le prisme de la langue disperse mon âme en une pale lumière.

mardi 20 avril 2010

Transition de couleurs

Sur mon réveil 5 heures du mat, le sommeil n'est plus là
Dans le lit à l'envers, mes yeux sont grands ouverts
Et puis marre de larver, une chose à faire travailler
Mon chemin m'amène sous terre, à attendre le premier RER
Dehors encore la nuit, dans la rame pas un bruit
Assis avec les travailleurs qui commencent à pas d'heure
Seul avec ma gueule de menthos, entouré de rebeux et de blackos
Y'a plein d'autres couleurs, c'est la France et ses valeurs
Quand t'es le dernier arrivé, le système doit te lessiver
Bien différent qu'à 8 heure, ou y'a pas les mêmes acteurs
Mouton dans ce troupeau, de couleur laine sur la peau
Le statut de cadre, est un filtre à restreindre
Dans leur épais portefeuille, les billets se comptent en millefeuille
Ce constat me fait peur, qu'il y ait une panne dans l'ascenseur
Du bac-pro à polytechnique, moins en moins de mixité ethniques
Nigaud je crois en une fable, que le bon vivre ensemble
Passe par une échelle social, sans aucun trou racial.


Essai

lundi 19 avril 2010

Le nez creux

Il n'y avait rien dans mon énigme, sans queue ni tête, pour leurs mettre la puce à l'oreille. Tous donnèrent leur langue au chat hormis un dont les yeux avaient des valises à force de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Soudain, il me posa une simple question pour me tirer les vers du nez. Il souffla la poudre aux yeux de mes mots.

samedi 17 avril 2010

Whispering

When the night is coming, I whisper your name.
It is time for the shadows to conquer my soul
and for the desires to spread in my blood.

When the night is coming, I whisper your name.
The regrets sink into my evil glass
drying my river of tears until tomorrow.

When the night is coming, I whisper your name.
In the moment to do an act without return
My heart emerges with my memories.

When the night is coming, I whisper your name.
Stranger in this world, I see the human comedy
and my smile hides a horrible cry.


En paroles

vendredi 9 avril 2010

S'endormir

Un troupeau de moutons trotte dans le ciel sous le regard bienveillant du berger le soleil. Les feuilles du peuplier, tremblantes à la brise, bruissent un doux chant dont la litanie est interrompue par un croassement; un corbeau s'envole et une tache noire court sur le tableau végétal du feuillage du printemps. Assis, les yeux fermés, mes mains nues gigotent doucement à la surface de la pelouse. Les brins d'herbes m'offrent une caresse humide d'une succession de légers piques. Tiens, il y a une herbe plus grande que les autres. Mes doigts roulent sa tige puis remontent, tout doucement, et rencontrent une couronne touffue de pétales en forme de languette. Ayant toujours les yeux fermés, ma curiosité essaye de deviner la fleur. Mon sourire se plante sur mon visage. C'est une pâquerette. L'inspiration accompagne l'étirement de mes bras et l'expiration l'allongement de mon dos sur la pelouse les bras écartés. Je me laisse envahir par un souvenir agréable: je t'aime: un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout.

mardi 6 avril 2010

Courts

N'arrivant plus à marcher, la vague bleue déroule sa barbe blanche avant de mourir sur le sable.

Mon cerf-volant de mots voltige au vent attaché par un fil invisible à la mère matrice.

De longue haleine, l'éthanol me souffle un poème apollinesque qui s'envole à tout jamais dans une fumée psychédélique.

Ma voix lactée parsème de mots filants les caprices à cornes de ma demi-lune.

En paroles

lundi 5 avril 2010

Vie offerte en peine

17 ans à peine et mon hymen se déchire avec un inconnu.
3 mois à peine et mon ventre grossit à vue d'œil.
6 heures à peine et mon réveil sonne comme chaque matin.
1 heure à peine et le train me dépose à l'industrie.
7 heures à peine et mes bras arrêtent leurs mouvement de pantin.
5 minutes à peine et mon plat surgelé sort du four micro-onde.
4 heures à peine et ma télévision devient un écran noir.
30 minutes à peine et mes larmes sèchent sur mon visage.
8 heures à peine et ma main est sur mon ventre à mon éveil.
1 heure à peine et le gynécologue m'accueille dans la salle d'attente.
10 minutes à peine et la mort est prête à faucher la vie.
2 secondes à peine et mon cœur prend ses jambes à son cou.
8 mois à peine et la poche des eaux se rompt sur la moquette.
4 heures à peine et sa tête lacère mon périnée.
10 minutes à peine et un nouveau cri surgit sur la terre.
2 minutes à peine et sa bouche tète mon sein.
4 jours à peine et une cigogne l'emporte dans une lettre.
72 ans à peine et mon dernier souffle s'évanouit sur son visage inconnu.

samedi 3 avril 2010

vendredi 2 avril 2010

Souvenir de vacances

Il pleut des larmes de fées dont les baisers humidifient mon visage. A gauche, des arbres sont tombés à terre après la défaite face la mer dont les assauts ont érodés la cote. Allongés, de leurs racines mises à nues, il ne reste plus qu'un épais buisson d'entrelacs à la base du tronc mort. A la bordure de la plage, dressés sur le plateau de terre, les arbres attendent immobiles ce triste sort. A ma droite, la mer enfermée dans la baie ne joue pas avec le vent et les vagues. Seuls, les petits impacts des gouttes d'eaux granulent sa surface d'un infime relief désordonné. Marchant sur cette plage, mes pieds s'enfoncent peu sur ce sable compacté par l'eau marine présente entre ses grains. Le calme baigne ce lieu.

mardi 30 mars 2010

Serie de courts: 1

Sa bouche hilare avale ma verbe dont les mots s'accrochent sur son sourire.

Ses yeux coquelicots marchandent le sable enfoui dans mon poème sans fin.

Peau rouge a déterré la hache de guerre quand le vent lui souffla ma chevauchée de jument.

vendredi 26 mars 2010

Insignifiant et extraordinaire

Sur facebook, en un unique clic,
j'ai pénétré l'humanité d'inconnus.
Sur cette série de photos, ils étaient nus
de vouloir Être. Telle une nique
au train-train quotidien, leurs têtes
s'immortalisaient sur la pellicule
avec cette douce folie qui encule
leur peu de différence avec la bête.

En paroles

dimanche 14 mars 2010

Blagounnettes australiennes

L'aborigène n'est pas comme l'indien; il ne dit pas, HUGH mais UGG!!!:

Trois réactions face à un désagrément
Un français:"Putain de merde!"
Un marocain:"Insha'Allah!"
Un australien:"No worries!"

dimanche 21 février 2010

Sous le masque d'une séductrice

Sur l'abysse de tes entrecuisses, j'entrevois le vice
du délice complice de m'abreuver à ton calice.
Tous tes orifices seront offerts en sacrifice
au pervers supplice de l'imaginaire de mes caprices.
En pornographique actrice, tu joueras de tes artifices
érigeant mon fier édifice qui s'écroulera à le vue de ta varice.

le poet-poet, ho hisse la saucisse!

L'expresso

En un va et vient perpétuel dans son corridor, il s'affaire à remplir des verres de vin accompagnés d'un petit mot, à débarrasser en chemin une tasse abandonnée, à rendre la monnaie calculée de tête ; il s'immobilise, les mains sur les hanches mais ses yeux continuent le mouvement à la recherche des désirs de clients, alors qu'à sa droite, coule l'expresso.

lundi 4 janvier 2010

Non les extra-terrestres, ne venez pas!

Non les extra-terrestres, ne venez pas! Il n'y aura plus: Eureka, j'ai trouvé! Infime Christophe Colomb, mon petit bateau vogue vers des nouveaux horizons scientifiques. Il est agréable de comprendre mais découvrir est une joie incomparable. Alors ne venez pas! Ne nous imposez pas votre savoir!

Non les extra-terrestres, ne venez pas! Il n'y aura plus d'évolution humaine. Petit fourmis dans la grande fourmilière humaine, mes mandibules collectent des cailloux en toute tranquillité. Depuis seulement deux générations, il n'y a plus de guerre sur notre territoire. J'ai espoir qu'un jour il en soit de même partout ailleurs. Laissons le temps au temps. La grande fourmilière n'est encore qu'un adolescent. Alors ne venez-pas! Laissez nous notre insouciance!

vendredi 1 janvier 2010

Un fil vivant et changeant

Je m'appelle Vincent et j'ai 7 ans. Avec mammy, on a préparé un gâteau au chocolat. On le met dans le four et, là, le miam-miam commence. Frotter ses doigts dans le saladier, puis lécher ses doigts. C'est vraiment délicieux la pâte au chocolat. Je demande à Mammy pourquoi on la cuit. Elle me répond que les adultes préfèrent ainsi.

Je m'appelle Vincent et j'ai 27 ans. Avec mon livre, le fameux Cohen-Tannoudji, je découvre la mécanique quantique, la physique de infiniment petit. Les principes introduits comme l'incertitude change ma vision du monde. Quelle illumination! Je réalise ma chance de pouvoir le comprendre.

Je m'appelle Vincent et j'ai 77 ans. Avec ma famille à mes côté, je me remémore les moments passés sur mon lit d'hôpital: « tu te rappelles ». C'est étrange car, en revanche, je ne me souviens plus quels médicaments l'infirmière m'a dit de prendre, il y a 5 minutes. Je me pose cette question, quand je serai mort, si il y a quelque chose après, quel Vincent serai-je celui de 7 ans, de 27 ans ou de 77 ans?