mercredi 22 avril 2009

Chant final

La mélodie s'envole. Je lui souffle.
  • Ne t'en va pas! Reviens La!
  • Mi, je joue juste ma partition.
  • C'est vrai, c'est moi. Si je pars, c'est que je suis perdu avec tes deux tempos.
  • Oh non, je serai sol!
  • Qui sait, je ferais peut-être qu'une ronde.
  • Je ne suis pas blanche. Il y a des croches qui t'attraperont.
  • Je n'en sais rien. Une chose est sure: je broie du noir.
  • Fais un dernier do-do avec moi mon ange.
  • Oui, un chant final!

lundi 20 avril 2009

Week-end à Bruges

C, c'est une autre personne et V, c'est moi

V: Départ au matin à la Gare du Nord à Paris avec C qui avait un petit sac mais de grosses valises sous les yeux. Elle sortait juste de garde. Dès notre arrivée à la gare de Bruges, nous nous sommes posés à côté de canaux pour savourer notre première barquette de frites avec son sandwich saucisse et sa bière. Savourer est un bien grand mot vu que le ketchup inondant la nourriture était écœurant. Heureusement que la bière de Bruges est délicieuse ! Repus, nous avons déambulé dans cette ville médiévale peuplé de chocolaterie. Une église gothique nous a ouvert ses portes avec son organisation de l'espace carrée, assez inhabituelle. Où est la nef ? Désorientés, la visite fut aléatoire. La décoration est beaucoup plus libre qu'en France : un gai bénitier peint de mille couleurs, de petits cailloux en bas des colonnes, de nombreuses sculptures en bois dont un enchevêtrement de branches, représentant un arbre, orné de petits œufs de Pâques. Appréciant cette première partie, nous avons accédé à celle payante. Là, il y avait d'affreux tableaux oppressants où, figuraient à droite, une mère de type mormon habillée sévèrement en noir avec un chignon droit au regard figé, accompagnée de ses filles du même acabit ; et à gauche pareil mais en version garçon, le père et ses fils. La variation entre chaque tableau était le nombre d'enfants. Une question nous restera : Combien en ont-ils eu ? De la multiplication des pains à celle des enfants, les voies du Seigneur sont impénétrables. Puis visite d'une exposition sur Salvador Dali. Il y avait principalement ses esquisses aux styles variés, annonciateurs de ses chefs d'œuvres, le tout exposé dans un cadre original. Fatigués, un café s'est imposé, ou plutôt l'équivalent belge, la bière. J'ai gouté une bière rouge qui ne cassait pas des briques. J'oubliai de dire qu'ici l'architecture est en briques... rouges. A la recherche d'un toit, nous avons consulté les prospectus de la ville. Ma petite bourse m'a conseillé une auberge de jeunesse et au second sens, a imposé une condition, une chambre double et pas de dortoir ! L'auberge trouvée, au dessus d'un bar rock'n roll, a été un très bon choix.
C: Après 24 heures sans sommeil, une sieste m'était indispensable. D'ailleurs je ne fus pas la seule a en profiter car V, cette marmotte, m'a rapidement imité. De nouveau d'attaque et l'estomac aux abois, nous voici en quête de notre diner. Comme beaucoup de restaurants belges, gros prix et cuisine médiocre. Je ne suis pas chauvine, nom d'une cuisse de grenouille ! Par contre, il faisait honneur à la réputation de la Belgique en servant de très bonnes bières à des prix imbattables. Puis dans le pub d'en face, bien conseillés par le serveur - c'est pas comme à Paris - nous avons dégusté quelques unes des centaines de bières proposées. En résumé, bonne bière, bonne ambiance, ce fut une vraie réussite sauf peut-être pour le tour de taille de V. A l'entrée de l'auberge la soirée n'était pas encore finie. Philippe le belge une fois, nous a accosté. Un sacré personnage ! De la discussion, son flux de paroles intarissable, tel celui des cours de bière belge, est rapidement passé au monologue. Il nous a alors dévoilé l'existence de Sonia, son « ça » féminin. Et ayant su deviner en moi une talentueuse rédactrice, mon métier selon lui, il souhaitait que je rédige ses mémoires, en plusieurs volumes apparemment. Faute de temps je ne pourrai lui dédier que ces lignes.
V: Au réveil, un vilain mal de tête m'a accueilli. Attention, les bières d'ici dépassent souvent les huit degrés. En ce matin pluvieux, sur le chemin de la gare de Bruges, nous avons fait halte à la galerie de Svein Koninger. Sur les conseils de l'artiste, nous avons changé la destination de la ville balnéaire. En route pour Ostande, à jamais Zeebruges. On ne sait jamais où la frite nous guidera ! Sous la pluie d'Ostande, la longue marche sur le rivage sablonneux de la mer du Nord nous a trempé jusqu'aux Os-tendres. En fin d'après-midi, j'ai apprécié particulièrement la visite du chalutier l'Amandine, allant pêcher en Islande dans la première moitié du 20ème siècle. Le musée peint sans fards, les dures conditions de vie de ces marins. Les jours et les nuits passés sur le pont du navire, balayé par le vent glacial, et leur lieu de repos, un minuscule lit où les posters de penthouse mettaient des sirènes dans leurs rêves. Après cette longue journée nous avons englouti le célèbre « moules-frites » dans une bonne enseigne bien cachée. Merci l'office du tourisme ! Ainsi embaumés de l'odeur classe de friture, nous avons tenté notre chance au casino. Raté ! Tristes d'avoir perdu notre pécule de 20 euros, nous avons observé un homme impassible bien que ses billets roses, oui vous savez ceux de 500 euros..., se faisaient dévorer à la roulette. Chacun son monde.
Le lendemain, le vent a soufflé sur l'épais manteau nuageux : un grand ciel bleu nous accueillait à l'ouverture des rideaux. Un tram reliant les villes balnéaires belges nous a amené à Earth Explorer, un parc d'attractions scientifiques sur les phénomènes météorologiques, tels les ouragans, les isobars, les éclairs et sur la terre expliquant les volcans, la tectonique des plaques, les tremblements de terre... Petite précision, pendant ces deux jours à Ostande, nous avons écumé quasiment l'ensemble des activités culturelles disponibles. Un conseil ? Il y a tout de même trois choses à éviter : l'aquarium avec son homard mort recouvert d'algues, le jardin japonais avec son point de vente de ticket ressemblant à une benne à ordures et le musée de James Ensor où de larges cadres tout dorés mettaient en avant un lugubre carnaval. Pour finir le séjour, une grande marche sur le bord de la plage en contemplant les kite-surfeurs, et un petit bain de soleil, de la tête seulement bien sûr ! On est en Belgique !
Les cloches ont sonné non pas les œufs en chocolat de Bruges mais l'heure du retour dans le Paris stressant.

Allez, « bons baisers de Bruges »

C&V

mercredi 1 avril 2009

De l'air

Une bouffée d'air! Je veux en respirer une! Mon esprit est nul part ou dans le passé!
Poussière! Va-t-en de mes poumons! Tu m'empêche de nager, de courir, de rêver!
Tic-tac! Arrêtes-toi le temps! Je n'arrête pas de chercher et toujours rien!
Un nuage passe.

Une idée à germé dans mon esprit. Cette idée est une œuvre colossale. Je me dois de rester les yeux ouverts pour y agréger de la chair au fil des jours. Je m'y met pas demain mais maintenant.