lundi 30 mai 2011

Roland Garros

Le tennis, à Roland Garros, c'est deux adversaires qui tapent de toutes leurs forces une petite balle jaune dans le terrain ocre de la terre battue jusqu'à ce que la balle tombe dans le filet ou rebondisse à l'extérieur du court. Et à ce niveau de jeu, la rage de vaincre accompagne le bruit de chaque frappe de la raquette contre la balle d'un cri animal, orgasmique chez certaines joueuses. Autour de cette arène romaine, le public vibre en une seule entité au tempo des frappes fasciné par ce combat où un seul sortira vainqueur et acclame les guerriers des temps modernes quand ils reprennent leur souffle après une folle dépense d'énergie dont les corps ruissellent de sueur. Chaque joueur puisse tout ce qu'il a en lui dans l'espoir qu'à la fin du tournoi, il soit celui qui dressera la coupe du vainqueur haut dans le ciel.
J'aime ce combat civilisé où notre part animal s'exprime, où le droit à l'excellence règne et où les idéologies sont aux vestiaires.

jeudi 19 mai 2011

Fractal


Représentation des clusters dans un modèle booléen où les rayons des disques suivent une loi en puissance

mercredi 18 mai 2011

Qui ne pipe mot, consent!

Ma fille a bientôt fini l'école et j'ai hâte de retrouver son sourire qui éclaire ma vie comme un soleil. Il me reste plus que cette grande chambre d'hôtel à nettoyer avant que je puisse la rejoindre. Il ne faut pas que j'oublie d'acheter du lait en rentrant, ma fille adore regarder le chat boire son lait. D'abord remettre la chambre en état. Zut de zut, j'ai rendez-vous avec sa maîtresse ce vendredi car elle a des difficultés avec la lecture. Ce soir, on lira Pocahonta, ça la réconciliera avec les mots. Puis, changer les draps et remettre des propres. Si, seulement, j'avais un peu plus d'argent, je pourrais lui offrir des cours du soir et lui donner ainsi toutes les chances de réussir dans la vie. Soudain, mon corps se fige entre deux respirations. Des mains immondes sont posées sur mes fesses. Mais, qu'est ce qui se passe? Je me retourne et un vieux monsieur est collé à moi. Il pose ses grosses mains sur mes épaules et avec autorité m'écrase vers le sol. Perdu dans cette invraisemblable, mon corps transi ne résiste pas. Me voilà les genoux à terre, il saisi ma nuque avec force et, horreur, m'enfonce son sexe dans ma bouche. Pendant trois minutes atroces, je suis l'esclave de ce monstre. Juste après la paroxysme de l'abomination, son orgasme dans ma bouche, il relâche son étreinte et, soudain, je ne suis plus sous son pouvoir. Libéré, l'énergie de la survie me fait bondir et, sans me retourner, je fuis cette pièce. Dans le couloir de l’hôtel, je m'enferme dans le premier lieu de sécurité, la pièce des employés. Je prends conscience alors de ce qui vient de se passer. Mes jambes se mettent à trembler et s'éffondrent dans le coin du mur. Replié sur moi-même, en position foetal, mes larmes coulent une rivière de malheur. Après un temps inconnu, la porte s'ouvre. Tout mon corps se raidit. Non pas encore lui! Ouf, c'est juste une collègue. Mes nerfs me lâchent et je me mets à convulser. Ma collègue m'apaise avec des simples gestes humains et dans ses bras, je lui raconte mon histoire.
Un mois après au tribunal, le coupable dit:
"C'était un rapport consentit car comme dit l'adage : qui ne pipe mot consent!"