lundi 23 décembre 2013

Noir et blanc

Dans l'amertume du café, une crème de lait s'y versant se noie
Autour des contours monochromes, un visage d'un autre temps se dessine
Sur une feuille vierge, des sombres mots se tiennent par la main
Dans la nuit obscure, la lune danse avec la lumière blafarde
Autour du trou de la pupille, une couronne d'ivoire cristallise les photons
Sur une vie joyeuse, un chagrin d'amour assombrit le sourire d'enfant

dimanche 22 décembre 2013

Souvenir de colère

T'as dit à mo'copain gros cochon
T'aurais pas dû espèce de couillon
C'est pas des coups de polochons
Dans ta poire des gros gnons
Paff piff
Dans ton pif
Ouille aille
Même pas mal
Trit triiit 
Oh, non ! Le sifflet d'maîtresse
Faire l'air de rien en express
"Mais qu'est ce qui passe ?
Rien m'dame. Jouer à la chasse."   

Dans la cours d’école lors des récréations de CE2 à Tours, colère me lançait dans la mêlée de la bagarre quand mon seul et meilleur ami, dodu et fils de boucher, se faisait insultait de cochon. C’était toujours les mêmes, le chef, petit et nerveux, qui se plaçait devant le reste de sa bande en retrait. Ils venaient nous chercher des noises ; la cours étant leur territoire, ils devaient montrer qu'ils étaient les plus forts. Malgré les provocations, « alors les morveux, on joue encore aux billes. La cours des maternelles, c’est là-bas », on continuait comme si de rien n’était. Mais à la première insulte de cochon, « avec tes gros doigts, t’peux pas tirer les billes, cochon », mon ami se mettait à pleurer. Alors, une dynamite sautait en moi transformant mon courage d’hérisson en témérité de lion. Je fonçais dans le tas à envoyer des torgnoles et en recevoir aussi, sans peur ni douleur. Même pas mal ! Après oui mais, curieusement, le sentiment de fierté d’avoir défendu mon ami avec son regard de reconnaissance, diluait la souffrance des coups reçus.

vendredi 20 décembre 2013

Soif de liberté

Curieuse fourmi entre dans un trou
Sans aucune peur, avec une belle envie
Du cœur innocent qui bat en youyou
D'explorer terre découvrir la vie

Mutine fourmi fouille chaque mur
Et chaque couloir, un petit espoir
Trotte dans sa tête, frêle murmure
Trouver sa moitié perdue dans le noir

Détraquée fourmi cherche à s'enfuir
Du labyrinthe qui la rend folle
Fini le rêve, fuir ce sous-sol

Tout se referme pour la détruire
Ses pattes cavalent dans la pagaille
Juste à la fin, surgit le soleil

lundi 16 décembre 2013

Courir, toujours courir

Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur le cœur, le chagrin court sur une histoire qui vacille dans un amour déchiré. Des larmes tachettent de points cristallins la commissure des yeux rouges qui sont le signe du débordement de la tourmente intérieur. Au milieu, s'étend un château de cartes de promesses de futur, construire demain et vivre aujourd'hui, qui s'envole dans le vide. Une myriades de souvenirs cavalent dans la nostalgie du temps passé.        

Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur les doigts, le désir court d'écrire un roman que l'esprit invente dans le monde imaginaire. Des textes courts tachettent de points d'essais avec un fond de pensées de sentiments disparates qui sont l'échauffement avant le grande course. Au milieu, siège un être hyper-sensible et dyslexique qui est une grande caisse de résonance du monde. Sublimer la souffrance est le courage de réaliser ce que l'on est vraiment. 
  
Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur le bitume de Paris, la misère court sur des âmes égarées qui s'affalent en grappe au milieu de la chaussée grise. Des canettes de 86 tachettent de points colorés autour de cet îlot désordonné que la rivière de passant contourne. Au milieu, s'étend une bouche de métro au grillage serrée crachant les émanations puantes qui réchauffe les corps glacés. Une sirène de camion de pompier cavale entre les lucioles des phares des voitures.  

Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur la praire, le vent court sur les herbes fauves qui ondulent dans des vagues de reflets verts. Des petits coquelicots tachettent de points rouges le bord de la prairie touchant le chemin qui la traverse de tout son long, une rainure aux couleurs châtaigne dans cette océan verdoyant. Au milieu, trône un honorable noyer à la cime large et touffue, dont les branches ramifiées se balancent avec lenteur. Des petits nuages blancs cavalent vers l'horizon dans un ciel d'azur.

jeudi 12 décembre 2013

Meetic

Hier, sur le supermarché virtuel de la rencontre, meetic, je me suis inscrit. Après quelques clics, j'ai été enivré à la découverte de centaines de profiles soigneusement sélectionnés à l'aide de filtres. Résister au pouvoir de séduction qu’exerce ce site est difficile : sans prise de risques, au fond de son canapé, on "rencontre" plus de filles en cinq minutes qu'en une année de la vie non-numérique. Enfin, on ose aborder ! Quelle victoire sur la timidité ! J'ai craqué et me suis abonné afin de pouvoir envoyer des messages remplis d'un courage d'hérisson aux heureuses élues. Jusqu'à tard dans la nuit, en voyeur, j'ai surfé sur ce site.
Le lendemain matin, la nuit de sommeil m'a apporté les conseils venant de mon cerveau "humain" et non plus de mon cerveau reptilien.
Un, je ne suis pas près à m'engager, comment commencer une nouvelle histoire quand l'ancienne vous coule dans la peau.
Deux, je ne désire pas coucher pour un seul soir, comment faire du sexe pour le sexe quand votre morale chrétienne couplée à une hyper-sensibilité est une petite voix  toujours présente.
Trois, je ne veux pas faire une rencontre via meetic, comment allumer la première étincelle d'un couple quand, dans cette rencontre virtuelle, le paraître est roi en l'absence d'interaction physique réelle (une caractéristique fondamentale dans un couple est l'altérité, c'est à dire la compréhension de la particularité de son conjoint, soit entrevoir son être en ayant retirer les couches du paraître).

En conclusion, du fait que je ne suis pas d'attaque pour un flirt ou une vraie histoire et que de plus le monde de la rencontre virtuelle n'est pas fait pour moi, j'ai vraiment perdu mon argent en m'abonnant à meetic. A moins que mon esprit taquin s'amuse à envoyer des messages humoristiques avec la même dérision que cette vidéo   http://www.youtube.com/watch?v=Z7vB8cw6jTE .

Voici la premier mail envoyé à une juriste :

Chère juge,
Il est impossible de juger de manière impartiale les profiles meetic qui sont uniquement à charge soit les qualités sans les défauts. C'est pourquoi, je vous propose une procédure inquisitoire où vous, la juge, devrez être actif à m'interroger afin de savoir si je vous mérite. N'ayez crainte, il n'y aura pas de vice ... de procédure dans nos échanges.
Veuillez agréer, mademoiselle la juge, l'expression de mes salutations distinguées.
Vladimir Ratile

mercredi 11 décembre 2013

Je ne sais pas où tu es ce soir

Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de dormir dans un lit qui est une plaine à l'horizon infini
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de regarder une série télé qui est un ciel gris d'hiver
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de te brosser les dents qui est un miroir sans espiègles reflets de nos grimaces
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de dîner un plat de pâtes qui est un enfant seul jouant avec des mikados
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de rêver de nous deux qui est un nuage soufflé par le vent
Je ne sais pas où tu es ce soir
Moi je suis là avec toi dans mon cœur

Un cil

Sur ma joue un cil a élu domicile
Le balayer d'un coup cette indocile
Mais non, espèce de gros imbécile
Laisse ce rebut cette tache indélébile
Comme un signe d'accepter dans un deal
Ton être au caractère difficile

Hier soir, avant de me coucher, j'ai jeté un bref coup d’œil dans le miroir de la salle de bain et j'y ai vu un cil sur ma joue. Le premier réflexe naturel a été de vouloir l'enlever mais au moment où ma main allait brossait mon visage, un autre réflexe a retenu mon bras. De suite, je n'ai pas apporté une attention particulière à ce geste refréné cependant, une fois dans le lit, je me suis posé la question de la nature de cette autre réflexe. Ses caractéristiques sont sa violence avec l'arrêt brutal du mouvement et son extériorité par rapport à ma conscience avec ce cri provenant de mon inconscient, "Non, laisse le !". Une tentative d'explication serait le retour de l'affirmation de mon moi après avoir détruit et déprécier par mon chagrin d'amour.

dimanche 8 décembre 2013

Égaré

Chagrin d'amour
Nuit de mes jours
Seul dans Paris
En pleurs en cris
Si égaré
Si effaré
Mes seuls frères
Là à terre
Ne plus rien être
Après renaître


Sur le chemin des égarés, je traîne ma carcasse dans les rues parisiennes avec, comme seul horizon, atténuer les soubresauts dans ma poitrine, ce flot d'émotions qui me submerge. Mes jambes sont flageolantes mais surtout ne pas s’arrêter. Pleurer des larmes qui s'envolent dans la brise glaciale. Dans ma tête résonne une cacophonie de cris, d'appels, de regrets, d'espoirs, d'attentes, de colères, de pardons dont le chaos fait perdre la raison à ma pensée cartésienne. Voir les enfants courir, voir des mains enlacés, voir des gens s'activés, me serrent le cœur de jalousie moi, l'égaré. Il n'y a que les clochards, ces oubliés dont on évite le regard de peur d'attraper leur malheur, qui me sont reliés par le fil du rejet, cette infortune du destin qui nous jette dans la rue à errer comme des âmes perdues. La souffrance me rend égoïste de comparer ma peine de cœur à leurs misères d'avoir faim et froid, de dormir dehors, de quémander quelques centimes car mon demain n'est pas une fatalité.                 

vendredi 6 décembre 2013

Art aléatoire

Dans ce lien http://www.population-image.fr/wordpress/?p=385, vous pourrez trouver quelque unes de mes réalisations d'art numérique.
Image initiale
art

Images aléatoires générées à partir de l'image initiale :
art_aborigeneart_aborigene

art_aborigene



jeudi 5 décembre 2013

Sommeil

Les nuits s’enchaînent dans un lit où une seule lampe de chevet est allumée. Quand le marchant de sable passe sans crier gare, il m'emporte dans un premier sommeil de plomb. Les conséquences de ce sommeil impromptu se révèlent en plein milieu de la nuit lors de mon réveil : le poste radio chante un air de Vivaldi, la lampe est le petit-soleil de la pièce, le calepin est ouvert sur une feuille d'un texte coupé en deux, un crayon égaré a écrit une tache sur les draps, les habits jouent le rôle de couverture, ma bouche sent le bouc, le canapé-lit est toujours en grève de lit. En décalage, j'accomplis alors le rituel du couché afin de me mettre dans les meilleurs conditions pour le second sommeil qui est difficile à trouver. A cette heure tardive, le marchant de sable a fini sa tournée. Ce sommeil est léger, irrégulier et rempli de rêves. A la première occurrence d'un rêve avec mon beau amour, je me réveille à un moment ou un autre quand ma conscience émerge un temps soit peu. La réalité est un effroyable contraste. Il m'est alors impossible de me rendormir qu'il soit six heures ou quatre heures du matin. Que faire ? la vaisselle, la lecture, prendre un bloc-note et écrire ce texte.  

lundi 2 décembre 2013

Un cœur qui bat sur le boulevard périphérique

Avant-hier, je t'ai offert mon cœur
Tu as dit oui avec tes yeux rieurs

 Danser en accordéon avec les lucioles rouges

Hier, il battait fort entre tes mains
De peur tu as rejeté ce lendemain

        Rouler sur les feuilles mortes virevoltantes

Dans la nuit, j'ai du le recoudre aux artères
De douleur mon corps est tombé à terre 

Crier un poème improvisé et éphémère

Aujourd'hui, je me reconstruis petit à petit
Et tapisse ma vie de simples confettis  

Projeter les sentiments hors de soi

Demain il faudra te pardonner 
Afin de ne pas errer en âme damnée

Sentir vivre le monde en soi