lundi 23 décembre 2013

Noir et blanc

Dans l'amertume du café, une crème de lait s'y versant se noie
Autour des contours monochromes, un visage d'un autre temps se dessine
Sur une feuille vierge, des sombres mots se tiennent par la main
Dans la nuit obscure, la lune danse avec la lumière blafarde
Autour du trou de la pupille, une couronne d'ivoire cristallise les photons
Sur une vie joyeuse, un chagrin d'amour assombrit le sourire d'enfant

dimanche 22 décembre 2013

Souvenir de colère

T'as dit à mo'copain gros cochon
T'aurais pas dû espèce de couillon
C'est pas des coups de polochons
Dans ta poire des gros gnons
Paff piff
Dans ton pif
Ouille aille
Même pas mal
Trit triiit 
Oh, non ! Le sifflet d'maîtresse
Faire l'air de rien en express
"Mais qu'est ce qui passe ?
Rien m'dame. Jouer à la chasse."   

Dans la cours d’école lors des récréations de CE2 à Tours, colère me lançait dans la mêlée de la bagarre quand mon seul et meilleur ami, dodu et fils de boucher, se faisait insultait de cochon. C’était toujours les mêmes, le chef, petit et nerveux, qui se plaçait devant le reste de sa bande en retrait. Ils venaient nous chercher des noises ; la cours étant leur territoire, ils devaient montrer qu'ils étaient les plus forts. Malgré les provocations, « alors les morveux, on joue encore aux billes. La cours des maternelles, c’est là-bas », on continuait comme si de rien n’était. Mais à la première insulte de cochon, « avec tes gros doigts, t’peux pas tirer les billes, cochon », mon ami se mettait à pleurer. Alors, une dynamite sautait en moi transformant mon courage d’hérisson en témérité de lion. Je fonçais dans le tas à envoyer des torgnoles et en recevoir aussi, sans peur ni douleur. Même pas mal ! Après oui mais, curieusement, le sentiment de fierté d’avoir défendu mon ami avec son regard de reconnaissance, diluait la souffrance des coups reçus.

vendredi 20 décembre 2013

Soif de liberté

Curieuse fourmi entre dans un trou
Sans aucune peur, avec une belle envie
Du cœur innocent qui bat en youyou
D'explorer terre découvrir la vie

Mutine fourmi fouille chaque mur
Et chaque couloir, un petit espoir
Trotte dans sa tête, frêle murmure
Trouver sa moitié perdue dans le noir

Détraquée fourmi cherche à s'enfuir
Du labyrinthe qui la rend folle
Fini le rêve, fuir ce sous-sol

Tout se referme pour la détruire
Ses pattes cavalent dans la pagaille
Juste à la fin, surgit le soleil

lundi 16 décembre 2013

Courir, toujours courir

Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur le cœur, le chagrin court sur une histoire qui vacille dans un amour déchiré. Des larmes tachettent de points cristallins la commissure des yeux rouges qui sont le signe du débordement de la tourmente intérieur. Au milieu, s'étend un château de cartes de promesses de futur, construire demain et vivre aujourd'hui, qui s'envole dans le vide. Une myriades de souvenirs cavalent dans la nostalgie du temps passé.        

Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur les doigts, le désir court d'écrire un roman que l'esprit invente dans le monde imaginaire. Des textes courts tachettent de points d'essais avec un fond de pensées de sentiments disparates qui sont l'échauffement avant le grande course. Au milieu, siège un être hyper-sensible et dyslexique qui est une grande caisse de résonance du monde. Sublimer la souffrance est le courage de réaliser ce que l'on est vraiment. 
  
Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur le bitume de Paris, la misère court sur des âmes égarées qui s'affalent en grappe au milieu de la chaussée grise. Des canettes de 86 tachettent de points colorés autour de cet îlot désordonné que la rivière de passant contourne. Au milieu, s'étend une bouche de métro au grillage serrée crachant les émanations puantes qui réchauffe les corps glacés. Une sirène de camion de pompier cavale entre les lucioles des phares des voitures.  

Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse la nuit, que l'on soit seul, que l'on soit pieds nues, que l'on soit en sang. Courir, toujours courir.
Croiser des corps allongés sur le bord de la route. Ne pas se retourner. Jamais. Jambes ici et regard devant.
Avoir des points de côtés. Ralentir. Voir son partenaire s'en aller. Toujours mettre un pied devant l'autre.
Ne rien savoir sur l'avant et l'après de la course. Pourtant, la faire.

Sur la praire, le vent court sur les herbes fauves qui ondulent dans des vagues de reflets verts. Des petits coquelicots tachettent de points rouges le bord de la prairie touchant le chemin qui la traverse de tout son long, une rainure aux couleurs châtaigne dans cette océan verdoyant. Au milieu, trône un honorable noyer à la cime large et touffue, dont les branches ramifiées se balancent avec lenteur. Des petits nuages blancs cavalent vers l'horizon dans un ciel d'azur.

jeudi 12 décembre 2013

Meetic

Hier, sur le supermarché virtuel de la rencontre, meetic, je me suis inscrit. Après quelques clics, j'ai été enivré à la découverte de centaines de profiles soigneusement sélectionnés à l'aide de filtres. Résister au pouvoir de séduction qu’exerce ce site est difficile : sans prise de risques, au fond de son canapé, on "rencontre" plus de filles en cinq minutes qu'en une année de la vie non-numérique. Enfin, on ose aborder ! Quelle victoire sur la timidité ! J'ai craqué et me suis abonné afin de pouvoir envoyer des messages remplis d'un courage d'hérisson aux heureuses élues. Jusqu'à tard dans la nuit, en voyeur, j'ai surfé sur ce site.
Le lendemain matin, la nuit de sommeil m'a apporté les conseils venant de mon cerveau "humain" et non plus de mon cerveau reptilien.
Un, je ne suis pas près à m'engager, comment commencer une nouvelle histoire quand l'ancienne vous coule dans la peau.
Deux, je ne désire pas coucher pour un seul soir, comment faire du sexe pour le sexe quand votre morale chrétienne couplée à une hyper-sensibilité est une petite voix  toujours présente.
Trois, je ne veux pas faire une rencontre via meetic, comment allumer la première étincelle d'un couple quand, dans cette rencontre virtuelle, le paraître est roi en l'absence d'interaction physique réelle (une caractéristique fondamentale dans un couple est l'altérité, c'est à dire la compréhension de la particularité de son conjoint, soit entrevoir son être en ayant retirer les couches du paraître).

En conclusion, du fait que je ne suis pas d'attaque pour un flirt ou une vraie histoire et que de plus le monde de la rencontre virtuelle n'est pas fait pour moi, j'ai vraiment perdu mon argent en m'abonnant à meetic. A moins que mon esprit taquin s'amuse à envoyer des messages humoristiques avec la même dérision que cette vidéo   http://www.youtube.com/watch?v=Z7vB8cw6jTE .

Voici la premier mail envoyé à une juriste :

Chère juge,
Il est impossible de juger de manière impartiale les profiles meetic qui sont uniquement à charge soit les qualités sans les défauts. C'est pourquoi, je vous propose une procédure inquisitoire où vous, la juge, devrez être actif à m'interroger afin de savoir si je vous mérite. N'ayez crainte, il n'y aura pas de vice ... de procédure dans nos échanges.
Veuillez agréer, mademoiselle la juge, l'expression de mes salutations distinguées.
Vladimir Ratile

mercredi 11 décembre 2013

Je ne sais pas où tu es ce soir

Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de dormir dans un lit qui est une plaine à l'horizon infini
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de regarder une série télé qui est un ciel gris d'hiver
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de te brosser les dents qui est un miroir sans espiègles reflets de nos grimaces
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de dîner un plat de pâtes qui est un enfant seul jouant avec des mikados
Je ne sais pas où tu es ce soir
Tu es peut-être en train de rêver de nous deux qui est un nuage soufflé par le vent
Je ne sais pas où tu es ce soir
Moi je suis là avec toi dans mon cœur

Un cil

Sur ma joue un cil a élu domicile
Le balayer d'un coup cette indocile
Mais non, espèce de gros imbécile
Laisse ce rebut cette tache indélébile
Comme un signe d'accepter dans un deal
Ton être au caractère difficile

Hier soir, avant de me coucher, j'ai jeté un bref coup d’œil dans le miroir de la salle de bain et j'y ai vu un cil sur ma joue. Le premier réflexe naturel a été de vouloir l'enlever mais au moment où ma main allait brossait mon visage, un autre réflexe a retenu mon bras. De suite, je n'ai pas apporté une attention particulière à ce geste refréné cependant, une fois dans le lit, je me suis posé la question de la nature de cette autre réflexe. Ses caractéristiques sont sa violence avec l'arrêt brutal du mouvement et son extériorité par rapport à ma conscience avec ce cri provenant de mon inconscient, "Non, laisse le !". Une tentative d'explication serait le retour de l'affirmation de mon moi après avoir détruit et déprécier par mon chagrin d'amour.

dimanche 8 décembre 2013

Égaré

Chagrin d'amour
Nuit de mes jours
Seul dans Paris
En pleurs en cris
Si égaré
Si effaré
Mes seuls frères
Là à terre
Ne plus rien être
Après renaître


Sur le chemin des égarés, je traîne ma carcasse dans les rues parisiennes avec, comme seul horizon, atténuer les soubresauts dans ma poitrine, ce flot d'émotions qui me submerge. Mes jambes sont flageolantes mais surtout ne pas s’arrêter. Pleurer des larmes qui s'envolent dans la brise glaciale. Dans ma tête résonne une cacophonie de cris, d'appels, de regrets, d'espoirs, d'attentes, de colères, de pardons dont le chaos fait perdre la raison à ma pensée cartésienne. Voir les enfants courir, voir des mains enlacés, voir des gens s'activés, me serrent le cœur de jalousie moi, l'égaré. Il n'y a que les clochards, ces oubliés dont on évite le regard de peur d'attraper leur malheur, qui me sont reliés par le fil du rejet, cette infortune du destin qui nous jette dans la rue à errer comme des âmes perdues. La souffrance me rend égoïste de comparer ma peine de cœur à leurs misères d'avoir faim et froid, de dormir dehors, de quémander quelques centimes car mon demain n'est pas une fatalité.                 

vendredi 6 décembre 2013

Art aléatoire

Dans ce lien http://www.population-image.fr/wordpress/?p=385, vous pourrez trouver quelque unes de mes réalisations d'art numérique.
Image initiale
art

Images aléatoires générées à partir de l'image initiale :
art_aborigeneart_aborigene

art_aborigene



jeudi 5 décembre 2013

Sommeil

Les nuits s’enchaînent dans un lit où une seule lampe de chevet est allumée. Quand le marchant de sable passe sans crier gare, il m'emporte dans un premier sommeil de plomb. Les conséquences de ce sommeil impromptu se révèlent en plein milieu de la nuit lors de mon réveil : le poste radio chante un air de Vivaldi, la lampe est le petit-soleil de la pièce, le calepin est ouvert sur une feuille d'un texte coupé en deux, un crayon égaré a écrit une tache sur les draps, les habits jouent le rôle de couverture, ma bouche sent le bouc, le canapé-lit est toujours en grève de lit. En décalage, j'accomplis alors le rituel du couché afin de me mettre dans les meilleurs conditions pour le second sommeil qui est difficile à trouver. A cette heure tardive, le marchant de sable a fini sa tournée. Ce sommeil est léger, irrégulier et rempli de rêves. A la première occurrence d'un rêve avec mon beau amour, je me réveille à un moment ou un autre quand ma conscience émerge un temps soit peu. La réalité est un effroyable contraste. Il m'est alors impossible de me rendormir qu'il soit six heures ou quatre heures du matin. Que faire ? la vaisselle, la lecture, prendre un bloc-note et écrire ce texte.  

lundi 2 décembre 2013

Un cœur qui bat sur le boulevard périphérique

Avant-hier, je t'ai offert mon cœur
Tu as dit oui avec tes yeux rieurs

 Danser en accordéon avec les lucioles rouges

Hier, il battait fort entre tes mains
De peur tu as rejeté ce lendemain

        Rouler sur les feuilles mortes virevoltantes

Dans la nuit, j'ai du le recoudre aux artères
De douleur mon corps est tombé à terre 

Crier un poème improvisé et éphémère

Aujourd'hui, je me reconstruis petit à petit
Et tapisse ma vie de simples confettis  

Projeter les sentiments hors de soi

Demain il faudra te pardonner 
Afin de ne pas errer en âme damnée

Sentir vivre le monde en soi

mardi 26 novembre 2013

Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

Promenons-nous dans l'amour,
Tant que la vérité n'y est pas.
Si la vérité y était
Elle nous mangerait,
Mais comme elle y est pas,
Elle nous mangera pas.
Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

La vérité : « Je mets mes terribles colères »

Promenons-nous dans l'amour,
Tant que la vérité n'y est pas.
Si la vérité y était
Elle nous mangerait,
Mais comme elle y est pas,
Elle nous mangera pas.
Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

La vérité : « Je mets mon asymétrie de sentiment »

Promenons-nous dans l'amour,
Tant que la vérité n'y est pas.
Si la vérité y était
Elle nous mangerait,
Mais comme elle y est pas,
Elle nous mangera pas.
Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

La vérité : « Je mets mes attentes déçues »

Promenons-nous dans l'amour,
Tant que la vérité n'y est pas.
Si la vérité y était
Elle nous mangerait,
Mais comme elle y est pas,
Elle nous mangera pas.
Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

La vérité : « Je mets ma jalousie dévoreuse »

Promenons-nous dans l'amour,
Tant que la vérité n'y est pas.
Si la vérité y était
Elle nous mangerait,
Mais comme elle y est pas,
Elle nous mangera pas.
Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

La vérité: « Je mets mes orgasmes refoulés »

Promenons-nous dans l'amour,
Tant que la vérité n'y est pas.
Si la vérité y était
Elle nous mangerait,
Mais comme elle y est pas,
Elle nous mangera pas.
Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

La vérité : « Je mets ma peur de m'enfermer »

Promenons-nous dans l'amour,
Tant que la vérité n'y est pas.
Si la vérité y était
Elle nous mangerait,
Mais comme elle y est pas,
Elle nous mangera pas.
Vérité, y es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

La vérité : « Je prends mon fusil ! J'arrive ! Me voilà ! »

Sauvons nous !

lundi 25 novembre 2013

Le soleil et la lune

Oh mon soleil, dans la nuit noire
Je n'ose briller en trouillard
De ta lumière tu m’éclaires
Reflétée en halo peu similaire

La terre tourne et tourne encore
Sans que l'on soit jamais raccord
Chaque matin, tu viens me chercher
Je m'enfuis, je vais me coucher

Toujours seul quelque soit la saison
Tes yeux brillent, chauffent la neige
Et m'appellent dans ton manège
Et moi je suis loin dans l'horizon

Mais ce matin, je ne tourne pas rond
Je triche et fais une ellipse
Enfin ma moitié nous nous voyons
Enfin non de peur tu t’éclipses

vendredi 22 novembre 2013

Silence

Silence après l'étonnement
Silence de l'écran
Silence d'ignorer
Silence avant le début
Silence du désespoir
Silence de la lettre blanche
Silence de la peur
Silence de la mort
Silence du désir


J'écris ces mots en silence

lundi 18 novembre 2013

Chenille et papillonne

Il était une fois une petite chenille laborieuse qui habitait sur l'immense arbre du savoir. Sa vie n'était pas facile. Pour atteindre les quelques feuilles à grignoter, elle devait ramper sur les longues et longues branches aux multiples ramifications. On aurait pu croire qu'elle rêvait de se métamorphoser en papillon afin de s'évader de ce pénible travail. Mais non, chenille était très heureuse. Même si elle n'avait pas une minute de repos, ses longues marches permettaient à son esprit de s'envoler dans des contrées lointaines où l'imaginaire inventait des mondes extraordinaires. Un jour, une papillonne excentrique passa par là et tomba sous le charme de cette bien curieuse chenille. Afin de séduire chenille, papillonne virevolta en de fabuleuses danses où le ciel même fut ébloui par ce fabuleux spectacle. Croyez-vous que chenille leva les yeux ? Non, chenille continuait son chemin perdue dans ses pensées. Déboussolée d'être ignorée, papillonne ne lâcha pas pour autant les pattes de chenille et marcha à ses côtés comme si de rien n'était. Pff, mais ce n'est pas facile de marcher avec des ailes qui traînent. Afin de ne pas tomber mort de fatigue, papillonne alterna la marche à pied et le vol lui permettant de reposer les pieds. Branche après branche, papillonne apprivoisa chenille et, après quelques lunes, leur deux cœurs devinrent inséparables. De mémoire de fourmis, c'était la première fois que l'on voyait un couple entre une chenille et une papillonne. Ce curieux ménage décida de se construire un nid douillet : chenille passa des nuits à tisser un cocon de soie tandis que papillonne chercha des brindilles dans les prairies environnantes. Ils vécurent très heureux. Chenille continuait la journée à grignoter des feuilles, papillonne à butiner les fleurs en dansant avec ses amies et le soir ils s'endormaient l'un contre l'autre dans leur nid de soie. Cependant une petite idée était dans la tête de papillonne depuis le début de leur rencontre : leur amour serait vraiment parfait si chenille se métamorphoserait en papillon. Papillonne s'attela alors à faire germer cette idée dans la tête de chenille en lui montrant combien la vie de papillon est belle. Elle vola au-dessus des champs de blés avec chenille sur le dos, chanta les bouquets de couleurs des ailes, partagea le nectar des fleurs. Croyez-vous que chenille voulut être un papillon ? Et bien non, chenille aimait être une chenille. Ses papilles se régalaient du goût amères des feuilles variant au gré des saisons, ses milliers de petites pattes jubilaient d'impatience le matin de marcher sur l'écorce des arbres, son imaginaire explorait la géométrie extraordinaire des branches en arborescence. Oui, mais voilà, son petit cœur battait au rythme de papillonne et de ses rêves. Et, un matin, Papillonne retrouva chenille immobile ; accrochée à une branche avec un fil de soie. Chenille n'était plus, chrysalide il était, et papillon il sera. A cette promesse d'avenir, le cœur de papillonne bondit de joie et elle se mit à tout préparer pour que le jour de son premier envol tout soit parfait. Il faudrait un nouveau nid ; l'ancien caché dans l'arbre du savoir était parfait pour un couple de chenilles mais les papillons habitent sur des petits arbustes ouverts sur des prairies fleuries. Il faudrait un nouvel emploi du temps ; l'ancien rythmé à la recherche de la nourriture était parfait pour un couple de chenilles mais les papillons papillonnent dans des belles parades nuptiales à s'envoler en chœur puis atterrir côte à côte inlassablement. Il faudrait un nouveau régime alimentaire ; l'ancien constitué de feuilles amères était parfait pour un couple de chenille mais les papillons butinent le nectar, ce doux liquide sucré libéré par les fleurs. Dans ce futur idéal, Papillonne n'était plus avec chenille qu'elle aimait mais avec un papillon de rêve. Ce décalage entre la nature profonde de chenille et ce dont elle rêvait ne lui apparut pas très important au début. Malheureusement, petit à petit, ce décalage devint un pli, puis le pli s’agrandit en fissure et finalement la fissure devint un vide infranchissable. Cette triste réalité affecta douloureusement papillonne. Le matin du jour où la métamorphose de chenille fut terminée, elle s'envola dans une lointaine praire et laissa seul chenille qui allait émerger en papillon. Il pleuvait sur l'arbre du savoir. Chenille devenu papillon craqua sa chrysalide, fit sortir la tête, les pattes puis les ailes. Au moment de gonfler les ailes pour éblouir papillonne, le liquide sur ses yeux sécha et il pouvait enfin de nouveau voir. Son sourire de bonheur se transforma soudain en détresse. Papillonne n'était pas là en face de lui. Toute la journée, papillon la chercha partout dans les moindres recoins à parcourir des kilomètres et des kilomètres lors du premier vol de sa vie s'imaginant que papillonne avait été dévorée par un oiseau. Le soir venu, exténué, papillon se posa près de leur ancien cocon. Ses larmes ruisselaient sur les nervures de l'arbre du savoir dans le désespoir de la mort de Papillonne. Une fourmi passant par là-bas, vit sa détresse et lui dit : "Papillonne ne t'aime plus, elle est partie."  Ces quelques mots déchirèrent son cœur. Pendant tout l'hiver, papillon se traîna sur l'arbre du savoir qu'il avait tant aimé. Il n'avait plus gout à la vie. Au premier jour du printemps, comme chaque matin, il pleurait seul recroquevillé dans son cocon. Il entendit alors une voix grave remplie d'une douce sagesse protectrice provenant de l'arbre du savoir qui lui dit : "La vie est courte, surtout celle des papillons." Toute la journée, cette phrase résonna dans sa tête. Il ne comprenait pas ce que l'arbre du savoir avait voulu lui dire. Il s'endormit le soir en étant toujours perdu. Dans la nuit de cauchemars, une lumière fugace éclaira soudain son esprit : "La vie est courte, surtout celle des papillons. Tu as le monde à découvrir." Avant l'aurore, ses deux petites pattes étaient sur le bord d'une branche près à décoller, debout en face de la prairie là où le soleil allait se lever. Au premier rayon, il s'envola et on ne revit jamais dans la prairie de l'arbre du savoir.
Depuis lors, le temps a passé. Cependant une rumeur court de nids de fourmis à nids de fourmis, d'arbre en arbre. On a vu dans les quatre coins du monde un bien curieux papillon. Dans chaque endroit où il se trouve, il se pose sur le plus bel arbre de la région. Il passe alors son temps à explorer chaque une de ses branches et de ses nervures. Le soir, juste avant la nuit tombée, il se délecte de la sève sortant du tronc. Après quelques jours, au lever du soleil, il s'envole au premier rayon et l'on peut voir sur son visage un sourire plus grand que la terre entière. Ce papillon s'appelle chenille-papillon.

jeudi 14 novembre 2013

Couple

Deux plumes écrivent à l'encre indélébile un roman de couple mais une seule pose le point final.

Poet-poet

Mais que ni sais-je
Ma queue de singe
Ne claque pas méninges
A la quête de la Sainte joie

mercredi 6 novembre 2013

Désaccordé

21h30
3 ans de vie commune
Les doigts de la main les jours l'un sans l'autre
Elle est partie
Partie hier
Seul
Appartement soudain immense
Fuir dehors
Fumer une clope
Tsunami d'émotions
Cœur qui brûle
Ne pas résister
Pleurer Pleurer
Impossible d'éteindre le feu
Monde déchiré
Crise de sens
L'irréel est devenu réel
Le réel devient irréel
Perdu
Implorer le ciel
Crier dans le ciel
Pleurer sous le ciel
Pourquoi
Avoir fait
Ne pas avoir fait
Être un monstre qui dévore l'amour
Ne plus rien savoir
Pensée déraillante
Jambes flageolantes
Cœur déchirant
Vivant
Jamais était aussi vivant

dimanche 3 novembre 2013

Irréversible regard

Il est vingt-heures du soir
Les nuages cachent les étoiles d'espoirs
Demain avec ma belle j'ai rencard
Et au moment du premier regard
Je verrai soit la désolation d'un adieu
Soit la promesse d'un à deux
Mais il faudra tenir la barre
Même en cas de coup de Trafalgar
De ça six mois elle acceptait l'infini
Aujourd'hui son départ est en préavis
Bon dieu qu'ai-je fait qu'ai je dit
Qui la fasse soudain changer d'avis
Peut-être que mon malheur
Est quand enlacée sur un scooter
Elle a désiré un autre corps
Le temps d'un amour mort
Je spécule sur son amour oublié
Mais je n'en sais rien en vérité
Sur son bloc note rien que des clopinettes
Je n'ai pas trouvé la moindre miette
Il n'y a qu'une seule vérité
Ce soir dans un rêve s'aimer

jeudi 31 octobre 2013

Une brindille

Fermons les yeux !
Au loin une petite flamme
Un souffle et elle s'éteint
Ne plus respirer
Tu pars y déposer des brindilles
Petit à petit, le feu fleurit
Dans mon sac des bûches attentes
Ton visage dans la nuit s'éclaircit
Tu me souris 

vendredi 25 octobre 2013

Il ne faut rien

Il ne faut rien écrire mais les vagues de mots déferlent sur les yeux remplis d'embruns
Il ne faut rien espérer mais l'attente des petites et simples choses d'hier est lancinante
Il ne faut rien sentir mais le cœur comprimé bat au rythme enragé du désir d'être avec
Il ne faut rien imaginer mais le château de cartes s'écroule sous les pas chancelant
Il ne faut rien bouger mais demain est une terrible inconnue impossible à toucher
Il ne faut rien regretter mais les si j’avais tourbillonnent dans un ballet endiablé
Il ne faut rien désirer mais le sommeil est une plume flottante dans la nuit blanche
Il ne faut rien montrer mais la cocotte-minute d’émotions tremble sous la pression

Il ne faut rien mais je n’y peux rien

lundi 7 octobre 2013

Une voix et un nuage parlent

Voix  - Il faut lui dire.
Nuage - Je ne comprends pas.
Voix  - Tu sais très bien de quoi je veux dire.
Nuage - Non, je ne vois pas.
Voix  - Ah bon ?
Nuage - Oh regarde ! Le vent se met à souffler au loin sur la plaine.
Voix  - J'ai dû me tromper.
Nuage - Il emporte des nuages de toutes ses forces. Enfuyez-vous ! Trop tard, ils se déchirent contre la montagne.
Voix  - Le soleil va bientôt se coucher.
Nuage - Face à cette horreur, tu n'as que çà à me proposer : la contemplation.
Voix  - Il fut un temps où un simple rayon de soleil t'illuminait.
Nuage - Belle expérience d'observer un photon lumineux rebondir à l'intérieur d'une de mes gouttes d'eau pour se transformer en arc en ciel et éclairer ma bien aimée.
Voix  - Ah le partage des petits riens qui vous éclairent la vie de magie.
Nuage - Oui mais ma curiosité m'a poussé à poser mes yeux sur ce vaste monde et, quand le brouillard s'est diffusé, j'ai vu ce qui hante mes nuits depuis.
Voix  - J'aimais vous voir ensemble.
Nuage - Elle a dû rejoindre ces amies nuages à électriser l'air d'éclairs.
Voix  - Le temps passe et les choses changent.
Nuage - Bon les cauchemars, pour une fois, je penserai à vous demain. Mes petits rêves sont enfin de retour et ils m'ont m'apporté un bouquet de couleurs.
Voix  - Entre la terre et la nébuleuse, il y a le ciel.
Nuage - Il y a tout surtout un tout plein de petits rêves avec elle, des bulles d'airs remplis de beaux souvenirs, des paysages aux promesses d'avenir et un tout simple, je ferme les yeux et son visage est là.
Voix  - Il faut lui dire.
Nuage - Oui.

Ma bien-aimé, ton nuage est formé de gouttes d'eaux venant de toute part

De la sève de l'écorce des arbres, la couleur châtaigne de tes yeux rieurs
Des vagues roulant sur le sable, le sel de la vie dans ta tumultueuse gaieté
Du hennissement des  chevaux, la rivière de cheveux galopant sur ton dos  
Des premières larmes des enfants, ta douceur d'envelopper de coton les tracas quotidiens
De la rosée du matin sur la prairie, la fraîcheur de ta peau à la géographie bondissante
De la vapeur jaillissant des geysers, ton énergie journalière remplie de chaleur humaine 

mardi 3 septembre 2013

Saule pleureur

Saule saule pleureur
Ta sève de voitures coule en accordéon dans le canal du boulevard périphérique avec le temps du volant aliénant
Saule saule pleureur
La lumière de l'écran filtre entre ton feuillage la virtualité du monde où les images se figent sur les rétines des corps morts
Saule saule pleureur
Tes feuilles mortes de déchets tombent avec la pluie de crachats sur le bitume des rues aux sombres regards des gens de nulle part
Saule saule pleureur
Tes racines de la vie en société se perdent dans les rayons des supermarchés où les calculs égoïstes sont partagés par les hordes de djihadistes

Saule pleureur pleure tout son saoul car les Hommes ont fui son ombre protecteur où l'ennui s'envolait dans une douce rêverie
   

vendredi 2 août 2013

La montagne et l'alpiniste

Mon sommet flotte au-dessus des nuages dans les rêves des alpinistes. Quelques insouciants ont eu cette folie de tenter de me gravir et sont figés à tout jamais dans les glaciers. Il eut ce jour où toi tu es venu fouler les pâturages de ma vallée. Malgré le mauvais temps faisant suite à la terrible tempête de neige ensevelissant le dernier alpiniste, tu es resté. Lors des éclaircis, tu arpentais les pelouses et les forêts à sentir les parfums doux des fleurs et acre de la sève des sapins, à vivifier ton corps dans les torrents d'eaux vives et à dormir sur les rochers réchauffés. Dans cette douceur, tu t'es aventuré de plus en plus haut avec cette prudence d'être à l'écoute des signes annonciateurs des tempêtes. Après une longue attente au dernier campement situé au pied de la cime, il eut ce jour unique où bien avant le lever du soleil, ton ascension a commencé. Dans le dédale des rochers, le fil d’Ariane, de tes expériences à explorer les contreforts et les cirques, t'a amené au pied du pic sans fatigue perdue. Avec la sagesse d'éviter le chemin le plus court du mur de glace, tu as contourné cette mort certaine en empruntant le long chemin escarpé de l'arête. Au lever du soleil, pour la première fois, des pas ont foulés mon sommet. Je me souviens de tes yeux émerveillés par le spectacle de la mer de nuages où les lances du soleil diffusaient en des traits roses. Ce moment sera toujours là avec le cairn des cailloux que tu as déposés.
Aujourd'hui, tu t'es installé dans ma vallée mais la vie t'a apporté d'autres activités. N'étant plus ta chimère fantastique, j'écoute le vent qui m'apporte l'écho du temps passé.

mardi 16 juillet 2013

Individualité



Une deux trois,…, trente, trente et un. Les nombres des années s’enchaînent et la fossoyeuse  m’attend sur un nombre. Lequel je ne sais pas mais lorsque l’on sait compter jusqu’à 30, le reste jusqu’à 100 n’est pas loin. De l’insouciance d’infini temporelle de la jeunesse, il y a maintenant cette certitude de la finitude de ma vie. Et après la fin de ce moi, qu’y-a-t-il ? Cette question est là car je n’appartiens pas à une religion éternelle ou un peuple éternel qui pourrait dépasser mon individualité et aussi car mon cerveau n’est pas lobotomisé par la télévision.  Mais plouf elle disparait car une obligation de la vie m’attend. Je dois travailler...

lundi 25 mars 2013

sms

Une princesse flotte dans des rêves en duvet où un prince dépose sur son delta un baiser