lundi 8 décembre 2008

Coupure

Je dois rendre mon manuscrit de thèse le 23 Décembre donc jusqu'à cette date, j'aurai les deux pieds dans le ciment de sa rédaction.

lundi 17 novembre 2008

La vague

Sur mon frêle esquif, ballotté par les flots,
Je scrute le large dans l'attente que l'océan
Propage une onde plus haute qu'un géant;
Qui coupe l'horizon, qui élève les eaux.

Le soleil se couche emportant mes espoirs.
Sur cette mer d'huile, mon regard d'au revoir
S'écarquille soudain. De droite à gauche,
Une vague immense, galope, approche.

Je fuse au large pour être au peak
Vite se retourner, la barre me gagne
Mes biceps pagaillent pour lancer ma coque
A la folle allure de cette licorne.

Mes bras poussent le surf d'un coup de courage
Et mes pieds se posent debout sur ce vide.
Dévalant la pente, la chute est rapide.
Mon corps s'incline pour lancer le virage.

Mes mains effleurent l'eau et ralentit mon vol.
Dans un tube parfait, sa lèvre m'enroule.
Dans cette cathédrale, la seconde se suspend
Jamais été aussi vivant qu'a cet instant.

mercredi 12 novembre 2008

L'enfant sans coeur

Il était une fois un monde plat reposant sur une gigantesque tortue galactique nageant dans l'espace. Ce monde plat est un océan parsemé de petites îles. Ces îles sont les carapaces de bébés tortues, minuscules quand on imagine la taille de la tortue galactique, immenses comparées aux tortues de notre terre. Les île tortues nagent au gré des vents et des courants et restent toujours à la surface de l'eau. Au fur et à mesure des saisons, la vie se développent sur les carapaces. Les oiseaux apportent des graines qui donneront des cocotiers et des coraux s'échouent sur le rivage qui formera la plage. Une nuit par an, quand la lune se couche sur l'horizon, les étoiles filantes tombent du ciel sur les îles tortues dont les cocotiers ont leur première noix de coco. A l'intérieur de chaque étoile filante, il y a un enfant. A partir de cette nuit, l'enfant et la tortue vivent en symbiose: la tortue se nourrit des rêves de l'enfant et l'enfant se nourrit des fruits et des poissons abondant sur l'île tortue. Après de nombreuses saisons, l'enfant cesse toujours de rêver pour devenir un adulte. Alors, sans nourriture, la tortue s'immobilise puis, après un temps, elle meurt en sombrant dans les abysses de l'océan. Il y a une prophétie qui dit qu'un jour un enfant devenu adulte se mettra à rêver les yeux ouverts. Alors la bébé tortue deviendra elle aussi une adulte. Elle nagera à toute allure vers le bord de l'océan, s'envolera dans l'espace et deviendra une gigantesque tortue galactique. Hasard des courants, il arrive aussi que deux bébés tortues se croisent et se mettent à nager l'une à côte l'autre. Un instant magique se produit: la rencontre entre les deux enfants, l'une fille et l'autre garçon venant chacun de leur île. Notre histoire commence le jour où la couleur du ciel bleu azur s'est assombrie. Deux tortues, collées l'une à l'autre depuis de nombreuses saisons, se sont séparées car l'enfant fille a pris la décision de voguer sur d’autres eaux. Malheureusement, lors de la séparation, le cœur de l'enfant garçon est resté sur l'île de l'enfant fille. Voici le conte de l'enfant sans cœur.

Plouf, plouf, il a plu des larmes toute la nuit. Le ruissellement de l'eau a formé des sillons sur la plage emportant des innocentes brindilles. La lumière, diffusant à travers les épais nuages, remplit le ciel d'un triste gris. L'enfant sans cœur ouvre ses yeux fatigués. Toute la nuit, ses rêves ont été soufflés par l'horrible réalité: l'enfant fille est partie avec son cœur. Sa tortue ne pourra pas encore se nourrir de ses rêves aujourd'hui. D'un pas lent, il se dirige jusqu'à la bordure de la mer et s'accroupit sur le sable. Les moments vécus avec l'enfant fille sont comme les vagues de la mer. Inlassablement, elles s'écrasent sur la plage de son esprit. La tête baissée, il sanglote. L'absence de son cœur le fait souffrir. Soudain, il sent une main se poser sur son épaule. Il se retourne brusquement en s'imaginant le retour de l'enfant fille mais il n'aperçoit rien. Il regarde dans toutes les directions mais personne. Il se lève et parcoure de long en large sa petite île dans une course frénétique. Après un long moment de recherche infructueuse, il s'écroule sur le sable désespéré d'avoir cru au retour de l'enfant fille. Cette cruelle désillusion provoque la rupture du barrage. Ses larmes inondent son visage. Il entend alors:
-Pourquoi, pleures-tu?
De nouveau, il se retourne et regarde dans toutes les directions mais toujours rien. Il crie:
-Qui es-tu?
Une douce voix venant de nulle part, lui répond:
-Je m'appelle lune et je suis un fantôme.
L'enfant sans cœur dit:
-Quel joli prénom, lune! C'est quoi un fantôme?
-Un fantôme est un être qui peut te toucher, te voir, te sentir mais qu'un enfant ne peut ni toucher, ni voir, ni sentir.
L'enfant sans cœur se dit que ce n'est pas plus mal car tout son environnement lui semble irritant, gris et indolore. Le sel de la mer le gratte. Les nuages sont de tristes grimaces. Son nez bouché renifle. Une mélancolie file sa toile dans son esprit de souvenirs tissés de sa simple relation avec la nature, être roulé dans les vagues, se lever tôt la matin avec l'odeur de la rosée, espérer l'arc en ciel quand le soleil et la pluie jouent ensemble. L'enfant sans coeur entend alors:
-As-tu une passion?
-Auparavant, ma passion était de dénombrer le nombre de grains de sable sur cette plage.
-C'est impossible. Il y a trop de grain de sable.
-Oui, si tu comptes grain après grain mais possible si tu comprends la morphogenèse des grains de sable.
-C'est quoi la morphogenèse?
-La morphogenèse consiste à comprendre le processus de formation des grains de sable et j'aurais pu donc dénombrer directement le nombre de grain de sable. J'étais à un grain d'y arriver mais aujourd’hui je n'ai plus d'envie.
-Oh, la, la, c'est compliqué ta passion!
-Oh, oui! J'y passé mes jours et mes nuits.
-Ah, bon! Mais alors, quand jouais-tu avec l'enfant fille?
-Lorsque ma fatigue était grande comme un océan, j'allais me blottir sur sa douce épaule. Mon cœur lui appartient. As-tu un cœur lune?
Un nuage passe devant le soleil et pas un mot de Lune Le visage de l'enfant sans couer se contracte et il s'écrie:
-Pourquoi ne réponds-tu pas? Le sablier du temps s'écoule.
Une brise relevée cabriole ses cheveux sur leurs pointes. Son visage s'empourpre d'une couleur rouge. Il crie:
-Si tu ne dis rien alors va-t-en!
Une triste petite voix lui répond:
-Es-tu toujours aussi impatient? Je vous imaginais blottis l'un contre l'autre formant un beau cocon. Tu as brisé ce songe. Souffles-tu tout le temps les rêves des autres?
L'enfant sans cœur ne répond pas; il réfléchit. Il se remémore les instants passés avec l'enfant fille. Elle était souvent dans les nuages. Voulant jouer, rigoler, danser avec elle, il la ramenait souvent sur terre lorsqu'elle rêvassait. D'une voix tremblante, il pose cette question:
-Quand on est dans le pays de l'imaginaire, aime-t-on revenir sur l'île tortue pour s'amuser?
Lune répond d'une voix mélancolique:
- Regarde le ciel.
Il lève les yeux et lune dit:
-Lorsque tu es dans les nuages, tu flottes doucement dans des couvertures de coton. Dans cette apesanteur, ton corps est léger, loin de tous les soucis. A l'instant, tu m'as forcé à quitter ce monde merveilleux. Je suis triste maintenant.
De nombreux souvenirs remontent à la surface. Tant de fois, il a brisé les songes de l'enfant fille en la poussant à vivre des moments avec lui. Elle souffrait à chaque fois et elle le lui cachait. Un rayon de soleil traverse la larme formée au coin de son œil et l'éblouit. Il cligne des yeux. La larme perle le long de son visage et se perd dans les grains de sable. Il entend:
-Je vais partir.
La tête baissée, il chuchote d'une triste voix:
-Tu reviens demain?
-Le vent m'emporte d'île en île.
L'enfant sans cœur espère très fort que la mer soit d'huile n'apportant pas la moindre brise. La nuit tombe sur la planète tortue noircissant le ciel. Dans chaque île, une luciole se réveille et s'envole pour rejoindre un point près précis illuminant le ciel d'étoiles. L'enfant sans cœur fixe la luciole de l'enfant fille. Il aimerait tant que quelque part, perdue dans l'océan, l'enfant fille regarde elle aussi sa luciole. Les paroles de lune ressurgissent: « tu m'as forcé à quitter ce monde merveilleux. Je suis triste maintenant. ». Il se pose alors cette question: Combien de fois, ai-je tiré l'enfant fille des nuages? Il se met à compter les lucioles: une luciole pour une fois. Juste avant que la nuit se couche, il finit de compter: il y a autant de lucioles dans le ciel que de fois où il l'a tiré des nuages. Il comprend alors que l'enfant fille a elle-aussi compté les lucioles. A chaque souffrance, elle ajoutait une luciole. A la dernière luciole du ciel, elle est partie emportant son cœur. Un nouveau sentiment l'envahit le regret.
Le jour se lève. Aucun rêve n'a galopé dans son sommeil et sa tortue se meurt. Elle commence à s'enfoncer dans l'océan. Assis sur sa tête, l'enfant sans cœur sent son insouciance s'envoler. Il devient adulte. La petite voix de lune dit:
-Ferme les yeux et ma lumière t'accompagnera dans le nouveau monde de l'adulte.
Au moment ou ses paupières se ferment, sa luciole s'envole. Au creux de son oreille, il entend ses battement d'ailes. Enchanté par cette mélodie, son imagination rêve d'une monde merveilleux où, aveugle, il chanterait à tue-tête et écouterait le rebond de son chant sur les objets l'entourant pour en appréhender l'espace. De plus, bien souvent, il n'aurait même pas besoin de faire cet effort car c'est la nature, cigales, oiseaux, les souris, qui chanterait en retour pour le guider. Soudain, son île tremble. Enfin nourri, sa tortue sort de sa léthargie et se met à nager à toute allure vers le bord de l'océan. L'enfant sans coeur contemple l'horizon défilé et rêve les yeux ouverts. Arrive au bord de l'océan, sa tortue s'envole dans l'espace et se transforme en tortue galactique. Voici conter l'histoire de l'enfant sans cœur qui devint enfant-adulte.

vendredi 7 novembre 2008

killer TV

Il est 17 heures. La sonnerie de la fin des cours retentit. Les élèves se jettent dehors pour échapper à l'emprisonnement. Je voudrais rester assis, mais je n'ai pas d'autres choix que de prendre mon sac et de sortir de la classe. Mes pieds traînent sur le sol pour freiner le temps. Je sors du collège avec une boule dans l'estomac. La peur rive mes yeux sur le trottoir et mon pas, rapide, colle le mur. Mon coeur frappe. Le temps s'allonge lors du parcours de ces 100 mètres. Mon coeur bondit. J'entends des voix au loin venir à ma rencontre. Elles se rapprochent. Les voitures sont soudainement devenues muettes.
-Yep! Coup de savate et boum à terre le batard. Et regardez qui va là !
Ils sont quatre. Le plus grand me barre la route, puis le plus petit me bouscule d’un coup de poing à l’épaule et m’alpague :
-Alors, cousin! On trace sa route sans nous dire bonjour. Tu te prends pour un caïd ou quoi?
D'une frêle voix, je lui réponds:
-Non
Il me chope par le colback et amène ma tête contre son oreille. Il dit d'un ton agressif:
-Plus fort, je n'entends rien.
-Non.
-Ah, ouais, non. Tu te prends pour qui alors?
Son étreinte sur mon col m'étouffe empêchant mes mots de sortir. Sa voix énervée lance:
- bouffon, tu réponds aux questions! Tu nous manques de respect, là!
Il me colle contre le mur et m'assène un coup de poing dans le ventre. Je me plie en deux. Il me relève par le col.
-Alors, la réponse!
En larmes, mes paroles sont saccadées:
-Poupoupour, personne...
Sa main me lâche pour me porter quelques bafettes.
-Allez, on a assez traîné avec ce bouffon. On se taille.
Je reste tétanisé un long moment. Mon coude sèche mes larmes. Je reprends le chemin de chez moi. Après être rentré dans l'appartement, je vois ma mère préparer la cuisine en regardant la télé. Invisible, elle ne voit pas. Je me réfugie dans ma chambre et laisse glisser mon sac par terre. Je m'écroule dans mon lit. Je n'en peux plus. Depuis plus d'un an, je suis leur souffre douleur. Au début, c'était une série de petites humiliations: insultes, crachats, balancer mes affaires par terre,... puis ils ont commencé à inventer des prétextes pour me taper. Maintenant, il ne se passe pas une semaine sans coups. Je n'en peux plus. J'entends ma mère crier à table. Cinq minutes s'écoulent avant que je décide à me lever. Je rejoins mon père et ma mère à table. Leurs yeux sont rivés sur la télévision. L'envie d'extérioriser mon tourment quotidien m'envahit. J'attends la fin d'un reportage du 20 heures de TF1 pour tout dévoiler à ma famille. La présentatrice finit par:
- (...) poser un préavis de grève pour mardi prochain.
-Papa
Mon père tourne sa tête vers moi.
-Oui
-Bah, au collège - la voix de la présentatrice couvre ma voix. Elle commence un reportage sur l'intervention de Sarkozy face à la crise financière- , quand je rentre à la maison. Il y a que, bon bah, tu vois.
Soudain, ma mère me coupe en commentant le reportage:
-Ouais, travailler plus pour gagner plus, merci sarko mais c'est pas pour tout le monde. Les financiers se font des milliards et nous, on trime à longueur de journée pour des clopinettes.
Mon père se retourne vers la télévision et y va aussi de son commentaire:
-Et en plus, quand tout faut le camp, il faudrait les plaindre(...)
Ma solitude tombe sur mon plat de pâtes.

Il est minuit. Debout sur le rebord de la fenêtre, je contemple la beauté du vide de 7 étages. Je me transforme en oiseau au moment de mon dernier vol.

lundi 3 novembre 2008

Lettre d'amour

Hasard d’un déménagement, j’ai retrouvé, après trois ans, la pochette en carton contenant les lettres et les photos de l’amour de mes 20 ans. Assis à même le sol, j’ouvre délicatement la pochette. La première feuille est une lettre d’amour. A sa lecture, mon esprit plonge dans mes souvenirs.
Cœurs séparés par les études, l’un à la Rochelle, l’autre à Paris, l’écriture permettait d'attiser le brasier de notre amour mutuel que la pluie de la distance éteignait. Mon esprit vagabonde au préambule de notre couple, quand on vivait à 50 mètres l’un de l’autre, à la fin de mes années de classe préparatoire. Ah, la découverte du plaisir de la sexualité! Nos corps s’entendaient à merveille et ma jeunesse volcanisait nos ébats en de nombreuses éruptions. Pour se venger de ce bruit nocturne, mon voisin allumait la télévision avec le volume au maximum à quatre heures du matin, son voisin, un garçon de sa classe, nous avait fait une réputation de débauchés dans toute la classe préparatoire, vincent le queutard ! Je repense à mes premières années d’études supérieures à Poitiers. Il y avait des nuages de temps en temps mais mes amis soufflaient dessus en me proposant un petit caps ou un petit calumet de la paix que je ne refusais jamais. Ah, les soirées chez mes potes de la fac ! Il y avait toujours plein de filles. Un peu timide, je n’osais pas les aborder et, pourtant avec certaines, nos regards s’étaient déjà échangés dans la rue. C’est la magie des petites villes : les regards sont promesses d’avenir. Ah, les soirées dans la boite de nuit le Tisonnier ! On n’attendait pas plus de 10 minutes pour rentrer à l’intérieur. Jamais refoulés et pourtant il y avait toujours plusieurs grammes d’alcool dans nos bras. Sous le son de la ruda salska, de noir désir, …, ma danse, frénétique et désarticulée, faisait perler de grosses gouttes de transpiration sur mon front. Je souris. C’était le temps de l’insouciance.
Sur ces pas de danse, j’ouvre les yeux et ferme la pochette. Il ne faut pas trop se brûler avec la nostalgie. Cette jeunesse, un peu "Born to be alive", a eu des conséquences sur mes résultats au concours m'empêchant d'intégrer les grandes écoles d’ingénieurs: Central, Mines, Polytechnique,…, m'assurant un bel avenir de carrière en France. J’ai eu longtemps des regrets de ne pas avoir plus taupiné (travaillé) cependant, aujourd’hui, j'ai la chance de me lever chaque matin pour un travail qui me passionne. Cette passion occupe mes journées et mes nuits m'empéchant la semaine de vivre autre chose que mon travail. K est partie un peu à cause de ça mais, être adulte, c'est savoir:
- qu'avoir une passion est rare,
- que ne pas la vivre remplit la vie de regrets,
- que, pour pouvoir la vivre, il faut en payer le prix.
Je me rends compte que la lecture d’une lettre peut offrir bien plus qu’un simple souvenir fugace, le temporel s’est étiré sur la période de mes premières années d’études, bien plus que revivre un moment, cette lettre m’a enlevé les regrets d'avoir échoué aux concours: j'ai profité de ma jeunesse avant de vivre de ma passion.
Soudain, une terrible constatation m’envahit. Dans les cartons de déménagement, il n’y aucune pochette contenant les lettres, les photos de mon couple avec K correspondant à ma période de thèse. Oui, j’ai des mails et des photos sur mon PC mais ce n’est que du numérique. Je ne pourrai jamais refaire un voyage similaire à celui que je viens de faire. Une lettre est une piste de décollage car elle contient bien plus que des mots : la sémantique a été longuement réfléchie, la calligraphie est un reflet de la personnalité et le support papier apporte le toucher.

Ce texte est une plaidoirie des lettres d'amour qui sont en voie de disparition. J'ai insisté sur l'apport de leurs relectures après de longues années mais, en réalité, l'essentiel n'est pas là. Il est dans la magie de recevoir et d'envoyer une lettre d'amour quand deux coeurs battent à l'unisson. Il faut vivre dans son époque mais j'espère que les lettres d'amour ne mourront pas.

mercredi 29 octobre 2008

Alice, au pays du chocolat

Il était une fois une gentille fille qui se trouvait en face d'un succulent gâteau au chocolat. Son ventre criait de le dévorer mais une petite voix lui disait qu'il était empoisonné. L'appétit de son ventre était le centre de son petit monde. Elle l'écouta donc et en mangea une bouchée. Elle attendit un battement de cil. Apparemment, sa petit voix s'était trompée car rien ne se passa. En un éclair, elle engloutit tout le gâteau et s'en mit partout. Elle se lécha les babines pour ne pas en laisser une miette. Rassasiée, elle s'allongea et s'endormit.
Tic-tac, un nuage passe.
Hummmmmm, elle s'étire de tout son corps, les yeux encore à demi-clos. Les images se forment petit à petit au fond de sa rétine. Mais où est-elle? Des tuyaux partout avec de la fumée qui s'en échappe, un chaudron immense où les tuyaux y déversent du chocolat, des lutins transportant du sucre, de la farine, du cacao, du beurre et un lutin avec grand chapeau pointu, donnant des ordres à tour de bras:
-Plus vite, il manque du sucre
-Toi, à droite
-Pas le cacao du Brésil, imbécile, mais celui du Kenya!!!
-Et toi, que fais-tu allongée en plein milieu du chemin à ne rien faire?
-Qui, moi? réponds la petite fille.
-Oui, toi, on t'attend au fourneau.
-Quoi?
-Si tu ne veux rien faire alors!
Le lutin au gand chapeau prend son sifflet et Puiiiii. Soudain, une paluche l'attrape par le col et la soulève à 6 pieds au dessus terre.
-Eh, gros plein de soupe, repose moi!
Pour unique réponse, elle entend un grognement. Rumm. Elle est ballottée au rythme des pas du géant. Elle traverse l'immense hall jusqu'à une porte. Avec sa grosse paluche, il ouvre la porte et d'un geste ballot lance la pauvre petite fille à l'intérieur de la pièce. Après trois roulades, elle se cogne la tête contre le mur. Écorchée, elle se met à sangloter. La voix roque du géant dit:
-Prends, pelle. Mets charbon dans pelle. Lance pelle dans le fourneau.
Les larmes lui collent ses cheveux au visage. N'ayant plus de résistance, elle exécute les ordres.
Voilà des heures qu'elle travaille et le géant est toujours là à la surveiller. Son corps est couvert de suie et son corps n'est que douleur. Soudain, le géant dit:
-Repos de sablier.
Il sort un sablier de sa poche et le retourne en le posant sur terre. Les petits grains de sable se mettent à tomber. Le géant s'en va. Ne pouvant plus tenir sur ses jambes, elle s'écroule le long du mur et se recroqueville assise sur un tas de charbon.

Fin de la première partie

Danse contemporaine

En ce matin pluvieux d’automne, je traîne des pieds à affronter la longue montée des marches de la gare RER Lozère jusqu’au plateau de Saclay. Cependant, à quelques mètres devant moi, deux magnifiques jambes de girafe se dressent. Je décide aussitôt de les suivre pour m’offrir un beau paysage pendant toute la montée. Par enchantement, ce paysage s'est transformé en spectacle.

Sa marche est sans rythme : tantôt mes pas sont de guépard pour m'accrocher, tantôt mes pas sont d’escargot pour ne pas la doubler. Sa marche est dynamique et changeante : au début ses mains sont immobiles, l’une dans la poche et l’autre sur son sac, avec ses coudes faisant la marche des canards pour suivre le roulis de son haut bassin ; puis à mi-parcours, suite à un événement, sa main, initialement dans la poche, gesticule dans tous les sens à la manière d’un enfant funambule sur le point de tomber qui essaye de retrouver l’équilibre.
Trois temps forts ont ponctué cette danse:
-A mi-parcours, lors du premier virage, son pied trébuche sur une marche. Elle se rattrape de justesse. Je respire : mes deux belles brindilles sont intactes. Suite à cette frayeur, sa main se libère de sa poche.
-Arrivée en haut des marches, ses belles jambes avancent à pas de fourmis du fait de la fatigue. A cette allure, je suis obligé de la doubler mais c’est impossible. Elle zigzague de droite à gauche sur ce fin chemin. C’est la première fois que j’ai le plaisir d’admirer la démarche d’une mannequin. Cela ne dure que la distance d’un podium de défilé. Rapidement, ses jambes de girafes s’élancent à vive allure sur ce plat dont mes jambes d’hippopotames ont la plus grande difficulté à suivre.
-Après un long plat sans histoire, il y a un petit virage à gauche. Son pied lance ce virage avec un intense frottement sur le sol. Et là, c’est le dérapage. Sa ballerine se dévisse de son minois pied. Après un pas, pied nu contre le sol, un petit twist du pied revisse la ballerine. Je souris en regardant l’usure sur les côtés de ses ballerines : ce n’est sûrement pas la première fois, que ce genre de dérapage arrive.

Après être rentrés dans le bâtiment des laboratoires, elle appelle l’ascenseur. D’accoutume, l’ascenseur m’engloutit aussi mais je prends l’escalier pour ne pas briser ce spectacle par son immobilité dans la cabine d’ascenseur. La vie réserve des petits moments magiques et aujourd’hui j’ai eu le plaisir d’assister à une danse contemporaine.

mercredi 22 octobre 2008

Cauchemar

Nus, nous voulons l'un en face de l'autre dans l'espace vide et noir. Sa peau est blanche nacrée et son corps est svelte. Immobile, sa beauté glaciale me fascine. Je l'aime.

Désiré, ma bouche souhaite déposer un papillon sur son front.
Son regard est dans le mien, sa bouche est une demi-lune.

Efforcé, mon corps n'arrive pas à se rapprocher d'elle.
Son regard est dans le mien, sa bouche est une demi-lune.

Frustré, mon visage se contracte.
Son regard se cerne, sa bouche se ferme.

Excédé, mon esprit tente de dévorer son cerveau.
Son regard est rouge, sa bouche se plisse.

Concentré, ma force intensifie cette volonté.
Son regard est révulsé, sa bouche est écorché.

Une petite voix se fait entendre: "Arrêtes, tu l'aimes!"
Canalisé, mon visage tremble en criant ma fureur.
Son regard est en larmes, sa bouche se tord.

La petite voix résonne: "Réveilles-toi, sinon tu vas la tuer!".
Libéré, ma haine est sans limite.
Son regard s'éteint, sa bouche bleuit.

La petite voix crie: "Prends-lui la main, tu dois la réveiller pour qu'elle te réveille".
Soudain, j'entends: "Arrêtes, tu me fais mal". J'ouvre les yeux et je sens ma main serrer très fort la sienne. Immédiatement, je la lâche. Je me recroqueville dans un coin et sanglotte. Ce n'était qu'un cauchemar mais mon être est encore là-bas.

Automne

Les feuilles mortes sont tombées des arbres recouvrant le cercueil de mon passé. Perdu dans une tempête d'automne, mes pas solitaires buttent dans les sentiers rocailleux. Mes yeux regardent la danse des nuages, éblouis en de brefs instants par les rayons du soleil. Ma peau hérisse ses lances face aux bourrasques du vent, tremblant dans mes vêtements détrempés. Sans abris, la route m'emporte dans mon être pour la première fois.

Ce texte est tout petit comparé à celui de Paul Verlaine:
http://poesie.webnet.fr/poemes/France/verlaine/3.html

lundi 20 octobre 2008

Communication

Quelle époque fantastique! La technologie nous donne le moyen de communiquer instantanément et partout. Que vous soyez, l'un en Australie et l'autre en Islande, en pianotant sur votre clavier, en parlant à un micro, en filmant par une webcam, un contenu, visuel et auditif, peut-être transmis en temps réel. Imaginez les mêmes personnes, il y a 4 générations, seuls les mots inscrits sur une lettre pouvaient être transmis avec un délai de plusieurs mois. Ce moyen de communication, les ordinateurs reliés par internet, est une véritable révolution.
Cette communication est multiple: entre deux internautes, via msn, skype, e-mails,..., entre un internaute et une communauté d'internautes, via les blogs, facebook,..., entre une communauté d'internautes (web 2.0), wikipedia, les forums,..., entre les médias et les internautes, lemonde.fr, deezer.fr,.. et les sociétés et les internautes, ebay.fr, amazon.fr,...
Les caractéristiques de cette communication sont sa délocalisation, absence de contact physique entre les personnes, le contenu est véhiculé par l'informatique, sa rapidité, un contenu volumineux en terme d'information est transmis en une fraction de seconde, sa gratuité, juste un forfait internet.
Ce moyen de communication s'impose parmi les moyens traditionnels de communication: les quotidiens, les lettres-cartes postales, les CD/DVD, les librairies,...
Comprendre les implications sociétales de cette domination occupera quelques notes de ce blog.

vendredi 10 octobre 2008

Adulte

Ma joyeuse nature a été craquelée
par les profonds sillons de la pluie de larmes
emportant les brindilles, innocentes âmes
dans l'océan de l'oubli, englouties à jamais

Le marchant de sable égrenant mes rêves
A été lapidé à coup de caillasse
Les certitudes ont remplies mon espace
Tuant le petit prince, cet enfant esclave

Voir, toucher, écouter, agrémentaient ma vie
D'une joie curieuse de la découverte
De dame nature, si pure si verte

Ma funeste terre a perdu sa magie
Le je pense donc je suis cadence mon conscient
Laissant sur la route, mon rire insouciant

jeudi 9 octobre 2008

Du rêve au cauchemar

Assis sur la moelleuse herbe irlandaise,
nous contemplons l'océan du haut de la falaise.
Une brise relevée cabriole ses cheveux
dansant sur leurs pointes, une valse pour mes yeux.

Ma douce caresse flottille sur son cou
dont le corps se voile, amarré à ma proue.
Bordé par mes deux bras, son navire dérive,
gîtant au gré des vagues, sur l'océan des rêves.

La brusque réalité inonde mon corps
et ce raz de marée engloutit le songe.
Croire en son retour est un cruel mensonge.
Ah! Pourquoi ce rêve, encore et encore

Ses caresses vibrent. Le sang sur mes ongles.
Ses lignes se courbent. Les larmes aveugle.
Son parfum m'imprègne. Le poisson empestant.
Son goût me submerge. Une bouchée de piment.

mardi 7 octobre 2008

Pèlerinage

Au plus profond du coeur, enfoncer la lame
Vivre le malheur dans toute sa splendeur
Lancer la plume noir avec le sang des larmes
Terrible souffrance, cries avant que tu meurs!

Marcher seul une saison, sans croiser de chemins
Laisser libre mes rêves, aujourd'hui et demain
Après l'armageddon, un temps pour renaître
L'enfant ne mourra pas, il peuple mon être

vendredi 3 octobre 2008

Un couple, une vie

Après une longue journée de travail, un homme rentre à la maison. Franchissant la porte d'entrée, il est un peu surpris de trouver sa femme l'attendant debout. Elle le regarde droit dans les yeux en posant doucement sa main sur son ventre. N’osant y croire, il ouvre sa bouche mais aucun mot ne sort dans sa confusion. Elle lui sourit en bougeant la tête de haut en bas pour lui dire oui. Le temps s’arrête une seconde. La folie de sa joie explose et il bondit pour l’enlacer. Pris dans son élan, il la bouscule un peu. Elle recule un pied et baisse les yeux. Il suit son regard. D’une tendre voix, elle dit :
-Attention! Un bébé, c’est fragile.
La main de l'homme descend sur le ventre de sa femme et commence à le caresser. La main de la femme saisit l'autre main de l'homme. Ils restent ainsi un long moment à partager cet instant magique sans dire le moindre mot. Elle lui lâche la main et dit :
-J’ai faim.
Il prépare la cuisine pour trois. Pendant le dîner, les yeux de l'homme sont si lovés sur le ventre de sa femme qu'il en oublie de manger. Après sa dernière bouchée, elle regarde l'assiette encore pleine de son homme et lui dit en souriant :
-Ton ventre va être jaloux du mien si tu continues ainsi.
Elle se lève et part faire sa toilette du soir. Il finit son repas. Elle passe devant lui et lui offre un tendre bisou en lui souhaitant une bonne nuit. Après s'être lavé, il se glisse dans leur lit. Elle dort. Tout doucement, il se blottit contre son corps. Il regarde son visage calme et serin dont le simple sourire de bonheur rayonne dans la clarté nocturne.

mercredi 1 octobre 2008

Poisson d'eau vive

Il était une fois un poisson d'eau vive ayant déposé ses nageoires dans un court d'eau tumultueux de montagne. Pendant une saison, une petite poissonne aux belles couleurs sombres venait dormir à côté de lui sur son lit de cailloux. Petit poisson d'eau vive, aux couleurs chatoyantes, était hypnotisé par cette poissonne si étrangère à lui bullant souvent des idées noir. Ces grandes différences fit qu'un jour, le cour d'eau de leur couple se sépara en deux. Sa tristesse fut vite emporter par le courant car il savait que le mot avenir avec elle était aussi impossible que vivre sur la terre ferme.
L'hiver arriva et glaça l'eau. Ce froid réchauffa son coeur lorsqu'il prit le chemin de son jeu secret: un torrent toboggan d'eau glacé. Il atteignit la retenues d'eau en haut du toboggan dont l'eau n'était pas gelé. Il recule d'au moins de deux grosses carpes pour prendre son élan. Deux petits coups de nageoires pour se bien se placer en face du toboggan. Deux bulles de concentration. Soudain, 3 trois coups vifs lui donnent une accélération fulgurante, il fuse à travers l'eau et arrive à grande vitesse sur le rebord du bassin. Au dernier moment, il courbe sa trajectoire pour remonter en flèche vers la surface. Plouf, il bondit hors de l'eau et atterrit sur le toboggan glacé. Son corps glisse à vive allure dans la pente de glace. Il enchaîne les virages à l'aide des appuis des dorsales latérales. Yahou!!!!!!! Il arrive en bas pour le gros saut final. Il faut bien viser la bosse. Pile écaille, sur la bosse. Transformation poisson volant. Le vole suspend le temps, le moment de la sa figure préféré: une touche entre la dorsale arrière et latéral. Yepaploufffffffff, plongeon tête la première. Fou de joie, il virevolte autour de lui-même en pensant à chaque virage. Il sort la tête de l'eau pour voir la descente et là il voit une superbe poissonne de couleur pourpre, enchaînant virage sur virage, nom d'une arête. Va-t-elle faire le saut final? Mais que fait-elle? Elle se retourne et arrive à l'envers sur la bosse. La queue la première, elle s'envole en l'air puis se cambre pour se remettre tête la première pour le plongeon. Plouf. L'excitation lui faisant oublier sa timidité, il se précipite à sa rencontre et l'alpague pour la félicité.

Cette rencontre fut extraordinaire. Toutes ses écailles avaient vibrées au premier frôlement de poissonne friponne. Un amour pétillant commença. Après deux cycles de saison de bonheur, il alla voir le vénérable poisson-chat géant du nom de Namazu pour marquer sur un coquillage leur lien mutuel appelé PACS (Poisson Accord à Clownage dans les Siphons). Ne se quittant pas d'une nageoire, ils commencèrent à chercher un petit courant pour y déposer les futurs oeufs. Pour préparer cet éden, poisson d'eau vive se mit en tête de construire un barrage pour éviter les remous. Ce travail était possible pour une colonie de crabe qui avec leurs large pinces pouvaient porter des gros cailloux. Lui, petit poisson portait petit pierre après petit pierre avec sa minuscule bouche. Ce besogneux travail fit qu'il en oublia sa poissonne friponne. Muet comme une carpe, poissonne ne lui envoya pas des bulles pour lui exprimer sa solitude. Au fils des jours de pluies, de soleil, de neige, de vent, la tendresse de poissonne friponne s'écailla. Un jour où les feuilles brunes d'automne tombaient à la surface de l'eau, elle partit. Se retrouvant seul sous la noirceur des feuilles, une langueur monotone remplit ses trachées. Il sombra à pic.

vendredi 26 septembre 2008

Le petit matin

Le réveil sonne emportant mes rêves. J'entends sa respiration qui m'appelle. Je me blottis contre son corps. Ses suées nocturnes embaument mon nez. C'est une odeur forte de transpiration mais qui m'est agréable. On somnole cinq minutes bras dans les bras. Elle dépose ses lèvres sur ma bouche et se lève. La pluie, dans la salle de bain, est une douce berceuse. Je m'endors. Mon visage frissonne. Des baisers papillons se posent un peu partout sur mon visage. Elle est là au-dessus de moi. Mon bras se lève et caresse son dos. Elle continue à papillonner mon visage. J'ouvre les yeux. Elle me sourit et s'en va s'habiller. De dos, elle choisit sa lingerie fine: un soutien gorge puis un string coquin, puis les s'enfile. Le reste des vêtements est en bas de l'étagère. Elle se cambre à quatre pattes pour les choisir m'offrant le plus excitant des panorama: ses fesses. Elles sont d’un blanc nacrées, rondes et fermes. Au creux des deux collines, il y à la rivière de dentelles me laissant entre apercevoir ces deux fondements. Mon désir érige une tour. Elle se redresse et finit de s’habiller rapidement. La matinée commence et ce panorama me suivra dans le roulis du RER.

jeudi 25 septembre 2008

L'abeille et la fleur

Bzzzzz, bzzzzz, je suis une abeille. Le soleil se lève. La rosée du matin a purifié ma fleur. Je vole vers elle. Je me rapproche de sa tige pour que mes ailles la frôlent. La fleur se réveille en sentant cette première caresse. Je commence des allers-retours du bas en haut de sa tige toujours en la frôlant. Elle se met à frémir. Je m'arrête à l'aisselle d'une de ses deux feuilles. Mes antennes s'immiscent et bougent dans cette commissure. Les nervures des feuilles se dressent sur tout leurs long. Le frôlement de mes antennes remonte tout doucement vers le haut de la feuille. La feuille tremble. La seconde feuille m'appelle. Mes antennes frissonnantes répondent à cet appel en déployant le même jeu. Les premiers rayons de soleil illuminent la fleur. Le bourgeon éclot laissant les pétales se déplier. Ma vue est éblouie par leur couleur blanche nacrée. Je m'envole au dessus de la fleur pour en contempler la beauté. Mon coeur se met à battre la chamade. Du nectar coule dans son calice. Ne cédant pas à l'insoutenable tentation, je me pose sur ces pétales. Je tourne langoureusement autour de sa corolle. A chaque tour, je me rapproche du calice. Me voilà à une distance de fourmis du nectar, mes pattes flanchent. Je ferme les yeux en descendant ma tête vers le nectar. J'en butine délicatement de minuscules bouts. Le goût du nectar inonde ma bouche dont les saveurs m'emportent en dehors de l'espace et du temps. Au fur et à mesure, mon butinage s'accélère. Le vent souffle sur la fleur. Elle tournoie dans tous les sens. A ma dernière lampée, ma fleur s'hérisse vers le ciel expulsant son nuage de pollen. Ses pétales se referment doucement pour me former un cocon. Je m'endors heureux.