vendredi 1 janvier 2010

Un fil vivant et changeant

Je m'appelle Vincent et j'ai 7 ans. Avec mammy, on a préparé un gâteau au chocolat. On le met dans le four et, là, le miam-miam commence. Frotter ses doigts dans le saladier, puis lécher ses doigts. C'est vraiment délicieux la pâte au chocolat. Je demande à Mammy pourquoi on la cuit. Elle me répond que les adultes préfèrent ainsi.

Je m'appelle Vincent et j'ai 27 ans. Avec mon livre, le fameux Cohen-Tannoudji, je découvre la mécanique quantique, la physique de infiniment petit. Les principes introduits comme l'incertitude change ma vision du monde. Quelle illumination! Je réalise ma chance de pouvoir le comprendre.

Je m'appelle Vincent et j'ai 77 ans. Avec ma famille à mes côté, je me remémore les moments passés sur mon lit d'hôpital: « tu te rappelles ». C'est étrange car, en revanche, je ne me souviens plus quels médicaments l'infirmière m'a dit de prendre, il y a 5 minutes. Je me pose cette question, quand je serai mort, si il y a quelque chose après, quel Vincent serai-je celui de 7 ans, de 27 ans ou de 77 ans?

2 commentaires:

Clopin-clopant a dit…

S'il m'est offert la possibilité de choisir, j'espère qu'à chaque étape de ma vie, je souhaiterai prolonger ce que j'étais en train de vivre mais que la mort a interrompu. Si à 77 ans, je choisis 77 ans, c'est qu'alors j'aurai réussi ma vie.

Vinchaud a dit…

Après une anesthésie générale, lors de la lecture de mon roman, j'avais un petit soucis: à la fin de chaque ligne, je ne me rappelais plus de son début. Après une demi-heure de combat avec ma mémoire, j'ai perdu la bataille en allumant la télévision. Si à 77 ans, ma mémoire est défaillante comme à ce moment là, je ne sais pas si je voudrais partir dans l'Au-delà dans cet état. En même temps, j'aurais l'éternité pour lire mon livre :)

Merci de ton commentaire: accomplir sa vie à chaque instant jusqu'à la fin.