mardi 20 avril 2010

Transition de couleurs

Sur mon réveil 5 heures du mat, le sommeil n'est plus là
Dans le lit à l'envers, mes yeux sont grands ouverts
Et puis marre de larver, une chose à faire travailler
Mon chemin m'amène sous terre, à attendre le premier RER
Dehors encore la nuit, dans la rame pas un bruit
Assis avec les travailleurs qui commencent à pas d'heure
Seul avec ma gueule de menthos, entouré de rebeux et de blackos
Y'a plein d'autres couleurs, c'est la France et ses valeurs
Quand t'es le dernier arrivé, le système doit te lessiver
Bien différent qu'à 8 heure, ou y'a pas les mêmes acteurs
Mouton dans ce troupeau, de couleur laine sur la peau
Le statut de cadre, est un filtre à restreindre
Dans leur épais portefeuille, les billets se comptent en millefeuille
Ce constat me fait peur, qu'il y ait une panne dans l'ascenseur
Du bac-pro à polytechnique, moins en moins de mixité ethniques
Nigaud je crois en une fable, que le bon vivre ensemble
Passe par une échelle social, sans aucun trou racial.


Essai

3 commentaires:

Vinchaud a dit…

Pour celles et ceux, connaissant le RER B en Paris et Orsay, avez vous remarqué
qu'entre 5-7 heures, ce sont les travailleurs de toutes les couleurs,
qu'entre 8-10 heures, ce sont les cadres dont la proportion de whitos est grande.
qu'après 10 heures, ce sont les chercheurs venant de tous les pays.

Vous pouvez essayer de lire ce texte avec le flot. Chaque vers est en 4 temps avec une césure.

Clopin-clopant a dit…

Le fond est passionnant et la forme est bien trouvée tant au niveau du rythme que des jeux de mots. Depuis le temps qu'il mijotait, il est réussi ! Vraiment un délice !

Vinchaud a dit…

Merci Clopin-Clopant.
Oui j'ai eu l'idée du texte, il y a plus d'un an et hier le "flow" des mots a coulé dans mon écriture.