dimanche 27 décembre 2009

Nuit

Le roi des rois lance sa dernière lueur
laissant les ténèbres envahir le monde.
Aveugle et seul, les terribles démons
s'abreuvent de ma peur, dévorent le bonheur.

Donne moi un signe! Offre moi un geste!
Un point lumineux sur la voute céleste
transperce la nuit. Voyageur égaré,
mes pas lent filent vers l'étoile du berger.

Dans cette obscurité, mon corps se heurte
à chaque obstacle. Mon corps supporte
les vifs souffrances de chaque blessure

Tant bien que mal, il faut garder cette allure.
Mais rempli de l'espoir, rien ne m'arrêtera.
Demain, mon cœur sait que le jour reviendra.


Poème à l'attention de clopin-clopant

mardi 22 décembre 2009

Romance-plaisir-fusion-vie

Étoile filante file sur la voie lactée.
Émoi final flambe sur la joie lactée.
Têtard flagelle fonce sur la sphère lactée.
Être fragile fuse sur le téton lactée.

jeudi 3 décembre 2009

Pipi

C'est la nuit. De retour du travail, la marche à pied me permet de divaguer. D'un coup, mes pensées, haut dans le ciel, reviennent sur le plancher des vaches. J'ai envie de pisser. Deux solutions: attendre d'être dans l'appartement en souffrant de le pression de ma vessie ou vider cette envie dans ce parc urbain. Je suis à l'affut d'un bon endroit de pissance. Bon se caractérise par trois paramètres: être cacher pour éviter d'être déranger, avoir une belle vue comme un clair de lune, et pouvoir jouer avec sa lance d'incendie comme uriner le plus loin possible. Mon regard se pose sur cette immense arbre au milieu de parc juste en face du National Film and Sound Archive Australien. Les larges branches, retombant au sol loin du tronc, sont une cape d'invisibilité sur le monde. Regard à droite et gauche, et zip, j'arrose l'arbre. Là, il y a un des plus grand paradoxe de l'homme. Isoler dans la nature, pendant ce bref moment d'assouvissement de son besoin primaire, son esprit s'envole dans des méditations à la Pascal. La beauté de l'arbre m'apparait soudain en deux temps. Le premier temps est la beauté esthétique: les couleurs, la texture, la géométrie. Le second temps est la beauté physique: l'organisation géométrique en division successive (du tronc part des grosses branches, de chaque grosse branches part des branches plus petites, ainsi de suite jusqu'au nervures de la feuille) permettant au feuillage de couvrir une grande surface pour la photosynthèse, et la résistance mécanique extraordinaire de la branche que ne casse pas malgré le grand moment (prenez un poids de cinq kilos dans une main puis essayez d'écarter le bras). Les dernières gouttes coulent et je retrouve mon corps. Je jette un dernier regard d'ensemble et je repars vers mon appartement l'esprit rempli de cet instant.

dimanche 15 novembre 2009

Battement d'ailes

C'est l'aube. Les rayons sur la rosée luisent.
La chrysalide n'est plus. Son cocon de soie
s'ouvre à la vie. La métamorphose
accomplit la magie. Ses ailes se déploient.

Quel éclat de couleurs! Sa soie bleu pale
est tachetée de noir, d'ivoire et de bronze.
Il s'envole dans l'air d'un battement d'ailes
et butine le nectar d'une fleur de rose.

Posé sur un pétale, une belle irise.
Sa voltige lance la parade nuptiale.
Elle est attirée par le charme de sa danse.

Les ébats amoureux, au couché du soleil
sont un miel sucré. Lors du dernier baisé,
heureux d'avoir été, il s'endort à jamais.

dimanche 8 novembre 2009

C'est l'histoire d'un mec qui décide de s'envoler!

Après deux ou trois pas, et voilà, je trébuche! Quelle distance de fourmis, j'ai parcouru! Et, avec toutes ces échardes enfoncées, comment continuer? Quel bougre, l'organisateur de la course, de nous faire courir pieds nus! Tiens, pourquoi pas une petite pause? De rien du tout bien sur. Sous ce soleil étouffant, ma gourde d'eau sera bientôt vide. On m'a dit qu'il ne fallait pas regarder l'horizon. On y voit un oasis mais il parait qu'il n'est pas réel. Un mirage! Allez, arrête de discuter avec toi-même. Marche un peu. Tiens, il y a clown. Il est trop drôle avec son petit nez rouge. Dommage, qu'il reste au même endroit. Je dois avancer. Il m'a raconté une blague hilarante. En plus, elle est courte, donc elle pourra m'accompagner dans mon souvenir. Alors, c'est l'histoire d'un mec qui décide de s'envoler. Pourquoi est-elle drôle déjà? Je ne me rappelle plus. Zut de zut, le désir qui me tiraille est de retour. Il n'est pas parti lui. Interdiction de l'assouvir. Allez, pourquoi pas un peu. Oh, oui! Tiens ici. Ah, non! Tu n'as pas le droit. Ouf, un chouilla de plus et s'en était fini. Vas-t-en désir! Penser à autre chose.

Enfermé, il y a cet halo blafard
de l'écran allumé dès l'aube jusqu'à tard.


C'est bien. Le désir a fui face à ces mots déprimant. Maintenant, juste regarder les prochains pas. Inspirer et expirer calmement. Ah oui, c'est trop drôle! Je me rappelle de l'ironie. Le mec qui décide de s'envoler. Bah, il ne peut pas. Ce n'est pas un oiseau. C'est juste un homme.

samedi 31 octobre 2009

Energie

Oublier les cicatrices du passé
Regarde les oiseaux dans ce ciel bleu
Ne pas espérer la couronne de laurier
Respire a plein poumon en fermant les yeux

Mettre ses échecs cuisant en silence
Cours à sentir ton cœur battre la chamade
Étouffer le désir des froides vengeances
Touche l'écorce lors de cette balade

Mots liés à l'adresse du blog:) nom d'une pipe

Mes beaux mots à copier sans modération avec "Espèce de" par exemple

A: animal, âne, andouille,
B: blaireau, batard, bohémien(ne), bébête, buse, ballot, benêt, bêta, bourrique, boulet, brigand, bougre
C: charogne, canaille, chatard, cornichon, couillon, cruche, crâneur, chenapan, coquin
D: dingo, dingue, dadais,
E: étourdi, écervelé,
F: filou, fiérot, fanfaron, fripouille
G: glouton, geek, gogo, goujat, gobeur, gueux
H: hurluberlu, haricot,
I: imbécile, imberbe, inculte,
J: jacteur, jojo
K: kaka,
L: lourdeau,
M: manche, minus, maraud
N: niais, nigaud,
O: obus (tête),
P: pigeon, poire, paon, pourri
Q: quetard,
R: retardé, rapace, requin
S: saucisse, sosot, scélérat
T: terreur
U:
V: vaurien, vide-gousset
W: wazabi
X:
Y: yaourt,
Z: zizi sexuel, zigoto, zouave

dimanche 25 octobre 2009

Convention

Il est vrai ce mensonge ?


.la phrase commence par une majuscule et finit par un poinT

Parmi tous ces malheureux, trouvez l'heureux:


Table d'addition de trois: 5 + 1 = 5; 5 + 2 = 6; 5 + 5 = 9; 5 + 4 = 12;...



.ehcuag à etiord ed til es esarhp enU



Quelle beauté!










Ascenseur social






"Convention" ça commence par un C, mais normalement ça commence par un N.


Il n'y a pas de piège. Il faut juste répondre à cette question:
Souhaitant savoir comment acquérir plus de biens, vous invitez une personne en ayant beaucoup. Qui est-ce?

dimanche 13 septembre 2009

Le lac de Canberra

Le sol pleure ses branches sur sa surface irisée par le vent frais. Le soleil couchant s'y reflète en une épée de lumière. Les familles, les couples, les sportifs, se baladant, roulant, courant, sont sur le chemin du retour. Les derniers cris des enfant m'ensevelissent dans ma solitude. Au sol, les fourmis ramassent les miettes du pique-nique. Sur l'eau, un canard glisse au rythme des saccades de sa tête laissant derrière lui une onde triangulaire. Dans l'air, les moucherons volent dans un mouvement aléatoire. Et, moi, que suis-je? Une fourmi travailleuse, un canard tranquille, un moucheron erratique? Cette pensée me gobe. Le temps s'arrête. La nuit tombe et je quitte ce lieu enchanteur.

samedi 29 août 2009

Singerie

Tu grimaces. Ah, oui! J'oubliais que tu es un singe. Tout de même, il y a forcément une raison. La fatigue ruisselle sur ton pelage. Que caches-tu derrière ce masque? Je vois que tu tentes d'apprendre à faire du feu. Debout comme les hommes, tu as envie d'être mais, à passer ton temps avachi par terre avec tes silex, tu t'es vouté. Non, ne réponds rien! Ton haleine empeste l'alcool de la veille. Le fameux friday nigh où ta condition de singe te rattrape. La puce est que tu descends bien bas à chaque fois. C'est étrange la dualité de ton être. Tantôt, ton esprit rempli de lumière s'élève haut dans le ciel. Tantôt, ton corps désarticulé par l'ivresse a du mal à trouver son lit. Zut, je ne peux pas en savoir plus sur toi. Je dois partir. Un conseil: arrête tes singeries. Lesquels? A toi de savoir...

Vive Liane

Ah, si! Ah, rien! Assyrien.

Ah! La jungle de la vie qui a entravé avec une liane tes pas.
Si, cette note de friday night avec qui tu danses la salsa.
Adi! Dis moi oui! Dans ses bras, tu oublies et tu te sens bien.
Rien, non décidément, non! Avec ta vive énergie, tu iras loin.

Ah, si! Ah, rien! Assyrien.

Je te donne ce petit rien car l'amitié n'est pas rien.

vendredi 14 août 2009

Il n'y a pas rien.

Ma vie s'inscrit dans un espace spatio-temporel. Je suis où : ici, quand : maintenant. La mesure de son étendue temporelle est infime en comparaison à l'échelle de l'univers mais elle n'est pas nulle. Mon existence en tant que telle est insignifiante mais elle est la preuve de l'existence de cet « espace spatio-temporel » ou du moins qu'il n'y a pas rien. Un vertige m'a saisit au moment de cette pensée: le plus vraisemblable est qu'il n'y ait rien. Rien du tout. Pas d'espace. Pas de temps. Juste rien. Soudain, le vent frais a caressé mon visage. J'ai eu une brusque envie d'être nu, sentir sa caresse sur tout mon corps à en hérisser tous mes poils. Il n'y a pas rien

jeudi 13 août 2009

La recherche

Ma bougie éclaire d'un pale halo un infime espace de ces ténèbres. Cette lumière me permet uniquement de lire les parchemins dont l'écriture n'est pas trop obscures. Ce petit bout de connaissance nourrit mon humanité et m'ensevelit aussi dans l'ignorance. Il y a et il y a eu des femmes et des hommes dotés de brillantes lumières leurs permettant de voir ce qui m'est caché. Moi aussi, j'ai envie de voir plus loin et, peut-être, découvrir quelque chose de nouveau.

Un ami qui s'est échoué

De ma main maladroite, j'ai essayé en vain
De défaire ton âme filé au nœud gordien.
Avec témérité, je me suis immiscé
Dans le sombre caveau de ton triste passé.

Dans ce labyrinthe, avec la foi, j'ai cru
Qu'ensemble, on pourrait s'enfuir de tes démons.
Par moments, tu semblais ne plus être perdu.
Mais l'horrible revenait en tuant mes illusions.

En retour, j'attendais rien. Douce était ma vie.
Il y a eu ce jour où un rocher m'a embouti.
Sur mes plaies ouvertes, tu y as jeté du sel.
Chaqu'un porte sa croix! J'aperçois ton ciel.

Au loin, une corde serpente ta voute saphir
Fuir? Non! Il y a un noeud coulant pour en finir
Tes spasmes érigeront ton fier membre viril
La danse des pendus cisaillera ton fil.

dimanche 9 août 2009

Un baiser d'ange

Souffle sur le nuage et penche-toi sur son duvet.
Tu y verras ici bas, une ville fourmillant de gens.
Écoute leurs pensées. Parmi ce tout, il y en aura une
dont le cœur sera triste de te savoir ici haut.

Dis-lui juste un en revoir. Une larme perlera
et vous ne serez plus qu'un. Envoie-lui un baiser
d'ange sur un papillon. Son visage s'apaisera
quand son vol se posera sur son blanc bras nu.

jeudi 30 juillet 2009

Quelle histoire

Il était une fois un éléphant trompé par sa femme. Un kangourou l'a sautée avec plaisir tous les matins après qu'il soit parti au travail. Cependant un matin, en voiture, la tête encore à l'envers, le kangourou renversa sur les lignes blanches et noires du passage piéton, un zèbre. Une unique jambe cassée mais traumatisé par cet accident, seules les singeries du chimpanzé psychiatre lui permettait petit à petit d'oublier. Ce chimpanzé était débordant d'énergie car un tigre lui servait à la cafétéria avant de travailler des kellog's Frosties. Ce n'était pas toujours évident d'être servi vite car le tigre, un peu fainéant, prenait souvent avec son collègue la panthère, des pauses en buvant un café noir.

jeudi 16 juillet 2009

Ce soir

Ce soir, la nuit a emporté la lumière
semant des lucioles dans ce ciel noir.

Ce soir, les ombres égrènent des monstres
pétrifiant ma solitude sur ce trottoir.

Ce soir, mon esprit s'envole de mon corps
là où il y des rêves remplis d'espoir.

Ce soir, je suis aveugle dans ces ténèbres
et pourtant, je n'ai jamais pu aussi bien voir.

mardi 14 juillet 2009

Temps

Hé, temps! D'où viens-tu? Jusqu'où iras-tu?
Ton vol s'est posé là sur mon présent.
Au fil des saisons, ma terre battue
s'est sillonnée à ta pluie et ton vent.

Le soleil s'est levé au petit matin.
Les oiseaux chantaient dans l'eucalyptus.
Lève les yeux et prends ta vie en main.
Vite, car un jour tu ne seras plus.

samedi 4 juillet 2009

Rivière

Ma vie est une rivière. Elle est née dans la montagne et elle mourra dans l'océan. A mi-chemin, mon eau s'est troublée de saletés au passage de la ville de Paris. Les rayons de soleil s'y reflètent et laisse un pâle reflet gris. Un méandre m'a amené dans une nouvelle terre. Sa topographie est douce. Au revoir, les tumultes, les tourbillons et les cascades. Bonjour, le calme qui me permettra de déposer la poussière sur les berges et d'éclaircir mon eau.

vendredi 12 juin 2009

Le serpent se mord la queue

Il y a des années, je croyais que la terre était plate et infinie. Cette absence de limite spatial était une porte ouverte à mes rêveries. Chaque jour, les yeux ouverts, je m'évadais dans une vie imaginaire que je mènerais dans mon futur. Tout était possible. Aujourd'hui, ma terre est ronde. Quelque soit la direction prise, après une distance de compréhension, j'observe inévitablement que ma route en croise d'autres ou que j'ai tourné en rond. Toutefois, le roman de ma vie est encore loin du point final. Et qui sait? Peut-être, un jour, je marcherais sur une terre inconnu.

vendredi 15 mai 2009

Fin de cycle

-Ne pas suivre la route- Hier, quittant le chemin, je me suis enfoncé
-Etre moi et rien d'autre- seul dans cette forêt obscure
-Transpirer pour vivre- en me débattant pour marcher de l'avant
-Essayer, c'est risquer- avec les branches m'éraflant le visage
-Le temps passe- et la menteuse lune formant un C toute la nuit.
-Ouvrir les yeux sur soi- Au petit matin, je me trouvais à la lisière de la forêt
-Mon présent est un passé- et, oh non, je suis revenu au point de départ
-Oh miroir, dis moi qui est la plus belle? -avec une grande fatigue accumulée.
-Quête impossible du sens et de l'essence de la vie?- Quel choix, essayer encore?

mercredi 22 avril 2009

Chant final

La mélodie s'envole. Je lui souffle.
  • Ne t'en va pas! Reviens La!
  • Mi, je joue juste ma partition.
  • C'est vrai, c'est moi. Si je pars, c'est que je suis perdu avec tes deux tempos.
  • Oh non, je serai sol!
  • Qui sait, je ferais peut-être qu'une ronde.
  • Je ne suis pas blanche. Il y a des croches qui t'attraperont.
  • Je n'en sais rien. Une chose est sure: je broie du noir.
  • Fais un dernier do-do avec moi mon ange.
  • Oui, un chant final!

lundi 20 avril 2009

Week-end à Bruges

C, c'est une autre personne et V, c'est moi

V: Départ au matin à la Gare du Nord à Paris avec C qui avait un petit sac mais de grosses valises sous les yeux. Elle sortait juste de garde. Dès notre arrivée à la gare de Bruges, nous nous sommes posés à côté de canaux pour savourer notre première barquette de frites avec son sandwich saucisse et sa bière. Savourer est un bien grand mot vu que le ketchup inondant la nourriture était écœurant. Heureusement que la bière de Bruges est délicieuse ! Repus, nous avons déambulé dans cette ville médiévale peuplé de chocolaterie. Une église gothique nous a ouvert ses portes avec son organisation de l'espace carrée, assez inhabituelle. Où est la nef ? Désorientés, la visite fut aléatoire. La décoration est beaucoup plus libre qu'en France : un gai bénitier peint de mille couleurs, de petits cailloux en bas des colonnes, de nombreuses sculptures en bois dont un enchevêtrement de branches, représentant un arbre, orné de petits œufs de Pâques. Appréciant cette première partie, nous avons accédé à celle payante. Là, il y avait d'affreux tableaux oppressants où, figuraient à droite, une mère de type mormon habillée sévèrement en noir avec un chignon droit au regard figé, accompagnée de ses filles du même acabit ; et à gauche pareil mais en version garçon, le père et ses fils. La variation entre chaque tableau était le nombre d'enfants. Une question nous restera : Combien en ont-ils eu ? De la multiplication des pains à celle des enfants, les voies du Seigneur sont impénétrables. Puis visite d'une exposition sur Salvador Dali. Il y avait principalement ses esquisses aux styles variés, annonciateurs de ses chefs d'œuvres, le tout exposé dans un cadre original. Fatigués, un café s'est imposé, ou plutôt l'équivalent belge, la bière. J'ai gouté une bière rouge qui ne cassait pas des briques. J'oubliai de dire qu'ici l'architecture est en briques... rouges. A la recherche d'un toit, nous avons consulté les prospectus de la ville. Ma petite bourse m'a conseillé une auberge de jeunesse et au second sens, a imposé une condition, une chambre double et pas de dortoir ! L'auberge trouvée, au dessus d'un bar rock'n roll, a été un très bon choix.
C: Après 24 heures sans sommeil, une sieste m'était indispensable. D'ailleurs je ne fus pas la seule a en profiter car V, cette marmotte, m'a rapidement imité. De nouveau d'attaque et l'estomac aux abois, nous voici en quête de notre diner. Comme beaucoup de restaurants belges, gros prix et cuisine médiocre. Je ne suis pas chauvine, nom d'une cuisse de grenouille ! Par contre, il faisait honneur à la réputation de la Belgique en servant de très bonnes bières à des prix imbattables. Puis dans le pub d'en face, bien conseillés par le serveur - c'est pas comme à Paris - nous avons dégusté quelques unes des centaines de bières proposées. En résumé, bonne bière, bonne ambiance, ce fut une vraie réussite sauf peut-être pour le tour de taille de V. A l'entrée de l'auberge la soirée n'était pas encore finie. Philippe le belge une fois, nous a accosté. Un sacré personnage ! De la discussion, son flux de paroles intarissable, tel celui des cours de bière belge, est rapidement passé au monologue. Il nous a alors dévoilé l'existence de Sonia, son « ça » féminin. Et ayant su deviner en moi une talentueuse rédactrice, mon métier selon lui, il souhaitait que je rédige ses mémoires, en plusieurs volumes apparemment. Faute de temps je ne pourrai lui dédier que ces lignes.
V: Au réveil, un vilain mal de tête m'a accueilli. Attention, les bières d'ici dépassent souvent les huit degrés. En ce matin pluvieux, sur le chemin de la gare de Bruges, nous avons fait halte à la galerie de Svein Koninger. Sur les conseils de l'artiste, nous avons changé la destination de la ville balnéaire. En route pour Ostande, à jamais Zeebruges. On ne sait jamais où la frite nous guidera ! Sous la pluie d'Ostande, la longue marche sur le rivage sablonneux de la mer du Nord nous a trempé jusqu'aux Os-tendres. En fin d'après-midi, j'ai apprécié particulièrement la visite du chalutier l'Amandine, allant pêcher en Islande dans la première moitié du 20ème siècle. Le musée peint sans fards, les dures conditions de vie de ces marins. Les jours et les nuits passés sur le pont du navire, balayé par le vent glacial, et leur lieu de repos, un minuscule lit où les posters de penthouse mettaient des sirènes dans leurs rêves. Après cette longue journée nous avons englouti le célèbre « moules-frites » dans une bonne enseigne bien cachée. Merci l'office du tourisme ! Ainsi embaumés de l'odeur classe de friture, nous avons tenté notre chance au casino. Raté ! Tristes d'avoir perdu notre pécule de 20 euros, nous avons observé un homme impassible bien que ses billets roses, oui vous savez ceux de 500 euros..., se faisaient dévorer à la roulette. Chacun son monde.
Le lendemain, le vent a soufflé sur l'épais manteau nuageux : un grand ciel bleu nous accueillait à l'ouverture des rideaux. Un tram reliant les villes balnéaires belges nous a amené à Earth Explorer, un parc d'attractions scientifiques sur les phénomènes météorologiques, tels les ouragans, les isobars, les éclairs et sur la terre expliquant les volcans, la tectonique des plaques, les tremblements de terre... Petite précision, pendant ces deux jours à Ostande, nous avons écumé quasiment l'ensemble des activités culturelles disponibles. Un conseil ? Il y a tout de même trois choses à éviter : l'aquarium avec son homard mort recouvert d'algues, le jardin japonais avec son point de vente de ticket ressemblant à une benne à ordures et le musée de James Ensor où de larges cadres tout dorés mettaient en avant un lugubre carnaval. Pour finir le séjour, une grande marche sur le bord de la plage en contemplant les kite-surfeurs, et un petit bain de soleil, de la tête seulement bien sûr ! On est en Belgique !
Les cloches ont sonné non pas les œufs en chocolat de Bruges mais l'heure du retour dans le Paris stressant.

Allez, « bons baisers de Bruges »

C&V

mercredi 1 avril 2009

De l'air

Une bouffée d'air! Je veux en respirer une! Mon esprit est nul part ou dans le passé!
Poussière! Va-t-en de mes poumons! Tu m'empêche de nager, de courir, de rêver!
Tic-tac! Arrêtes-toi le temps! Je n'arrête pas de chercher et toujours rien!
Un nuage passe.

Une idée à germé dans mon esprit. Cette idée est une œuvre colossale. Je me dois de rester les yeux ouverts pour y agréger de la chair au fil des jours. Je m'y met pas demain mais maintenant.

dimanche 22 février 2009

Brève de comptoir

Y'en a! Pas beaucoup!
Des quoi? Bah des schtroumphs!
J'en ai vu! Ils n'étaient pas bleu.
Ah, bon? Et comment y-zétaient?
Et bien! Pas plus haut qu'un pouce!
Bah oui! Comme des schtroumphs!
Sont con! Avec leur grand chef!
Pas nous! Un autre demi patron!

lundi 9 février 2009

Escargot

Sans un bruit, je glisse dès l'aurore levée
De caillou en caillou imbibé de rosée.
Mes cornes m’indiquent le chemin à suivre
A travers les herbes dressées sur la terre.

Enroulée en hélice, un tour par année,
Ma lourde coquille est un poids à porter
Mais au moindre danger, elle est mon refuge
Contre les rencontres et les temps d’orages.

Seul, je quitte le sol gravissant le muret.
Ma bouche secrète une bave collante
Qui durcit et sèche après ma traversée.
Le soleil se pose sur ma traînée brillante

mardi 20 janvier 2009

Jalousie du temps

Attendant le train de nuit pour Paris dans la salle d'attente de la gare de Bourg Saint Maurice, mon regard curieux épie au dessus de mon livre le va et vient des badauds vagabondant. Deux jeunes entrent dans la salle d'attente: l'un avec la laisse de son Berger Allemand dans la main et l'autre avec une Pizza à emporter. Restant debout, ils s'accoudent à un mur et commencent à déguster leur Pizza dans la tiédeur de la salle d'attente. Ils se servent l'un après l'autre une part puis avec bon sens ils referment la boite à pizza pour conserver la chaleur. Ils n'échangent pas un mot. L'un porte une casquette bien enfoncée sur la tête me cachant son visage. L'autre arbore des cheveux ébouriffés, touffus et mi-longs. Son regard de poète est posé à l'infini. Il ressemble à un gros nounours. Son blouson de velours vert clair recouvre sa large carrure. Habillé en style "surfeur", il porte un pantalon bleu foncé, large et souple encerclant ses chaussures de play-mobil. Ce jeune homme me ressemble autant physiquement que du style vestimentaire. J'ai l'impression de me voir, comme j'étais il y a 7 ans, menant une vie bien différente de celle que j'ai inscrit mais que j'aurais aimé essayer.