jeudi 3 décembre 2009

Pipi

C'est la nuit. De retour du travail, la marche à pied me permet de divaguer. D'un coup, mes pensées, haut dans le ciel, reviennent sur le plancher des vaches. J'ai envie de pisser. Deux solutions: attendre d'être dans l'appartement en souffrant de le pression de ma vessie ou vider cette envie dans ce parc urbain. Je suis à l'affut d'un bon endroit de pissance. Bon se caractérise par trois paramètres: être cacher pour éviter d'être déranger, avoir une belle vue comme un clair de lune, et pouvoir jouer avec sa lance d'incendie comme uriner le plus loin possible. Mon regard se pose sur cette immense arbre au milieu de parc juste en face du National Film and Sound Archive Australien. Les larges branches, retombant au sol loin du tronc, sont une cape d'invisibilité sur le monde. Regard à droite et gauche, et zip, j'arrose l'arbre. Là, il y a un des plus grand paradoxe de l'homme. Isoler dans la nature, pendant ce bref moment d'assouvissement de son besoin primaire, son esprit s'envole dans des méditations à la Pascal. La beauté de l'arbre m'apparait soudain en deux temps. Le premier temps est la beauté esthétique: les couleurs, la texture, la géométrie. Le second temps est la beauté physique: l'organisation géométrique en division successive (du tronc part des grosses branches, de chaque grosse branches part des branches plus petites, ainsi de suite jusqu'au nervures de la feuille) permettant au feuillage de couvrir une grande surface pour la photosynthèse, et la résistance mécanique extraordinaire de la branche que ne casse pas malgré le grand moment (prenez un poids de cinq kilos dans une main puis essayez d'écarter le bras). Les dernières gouttes coulent et je retrouve mon corps. Je jette un dernier regard d'ensemble et je repars vers mon appartement l'esprit rempli de cet instant.

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