dimanche 8 décembre 2013

Égaré

Chagrin d'amour
Nuit de mes jours
Seul dans Paris
En pleurs en cris
Si égaré
Si effaré
Mes seuls frères
Là à terre
Ne plus rien être
Après renaître


Sur le chemin des égarés, je traîne ma carcasse dans les rues parisiennes avec, comme seul horizon, atténuer les soubresauts dans ma poitrine, ce flot d'émotions qui me submerge. Mes jambes sont flageolantes mais surtout ne pas s’arrêter. Pleurer des larmes qui s'envolent dans la brise glaciale. Dans ma tête résonne une cacophonie de cris, d'appels, de regrets, d'espoirs, d'attentes, de colères, de pardons dont le chaos fait perdre la raison à ma pensée cartésienne. Voir les enfants courir, voir des mains enlacés, voir des gens s'activés, me serrent le cœur de jalousie moi, l'égaré. Il n'y a que les clochards, ces oubliés dont on évite le regard de peur d'attraper leur malheur, qui me sont reliés par le fil du rejet, cette infortune du destin qui nous jette dans la rue à errer comme des âmes perdues. La souffrance me rend égoïste de comparer ma peine de cœur à leurs misères d'avoir faim et froid, de dormir dehors, de quémander quelques centimes car mon demain n'est pas une fatalité.                 

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